Le régime ivoirien montre des dents afin de tenter de mettre au pas son allié politique du PDCI. Certainement échaudé par les querelles jugées précoces sur la succession d’Alassane Ouattara et piqué à vif par le rapprochement Bédié-Soro, le pouvoir ivoirien semble passer à l’offensive en montrant que c’est bien lui qui tient le bâton.
Premier acte, que bien des personnes qualifient d’avertissement, le limogeage coup sur coup de trois cadres du PDCI, tous très proches d’Henri Konan Bédié, le patron du PDCI.
Il y a Jean-Louis Billon éjecté de son poste de président du Conseil général du Hambol, région située au centre du pays, mais également Gnamien N’Goran, ex-ministre des Finances de Bédié dont il est très proche. Ce dernier est débarqué de son poste d’inspecteur d’Etat en même temps que son collaborateur, Zie Coulibaly, un des plus proches lieutenants de l’ex-chef de l’Etat.
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Trois têtes en une journée. La saignée pourrait ne pas s’arrêter là, puisque certains évoquent une liste de cadres de l’ex-parti au pouvoir en attente d’être remerciés. Surtout qu’un remaniement ministériel est dans l’air.
Au niveau du plus vieux parti ivoirien, le PDCI, c’est la surprise générale. Cela d’autant plus que durant les belles années de leur idylle, Ouattara ne manquait quasiment jamais de consulter son «grand-frère» Bédié avant les nominations et sur les questions d’intérêt national.
Assiste-t-on à un tournant dans le paysage politique ivoirien? Le désamour naissant du couple Ouattara–Bédié conduira-t-il à une sortie du PDCI du gouvernement? Le PDCI qui se sent écarté annonce une réunion de ses instances ce vendredi. Peut-être le début de la fin d’une alliance qui se déchire sur l’essentiel : l’accès au pouvoir.