Côte d’Ivoire: un nouveau mouvement pro-Soro appelle à la libération de Gbagbo

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Le 10/08/2017 à 17h22

L’Amicale forces nouvelles, une association proche de Soro Guillaume, qui réclame le retour de Laurent Gbagbo ? Une posture improbable mais bien réelle qui vient étayer l’idée d’un possible rapprochement entre les deux hommes, avec en ligne de mire la présidentielle de 2020.

Soro Guillaume va-t-il enfin se lancer dans la bataille pour la présidentielle ou préfère-t-il fourbir ses armes, attendant le moment favorable pour rendre publiques ses intentions? Ce jeudi, l’Amicale forces nouvelles (AFN) a été lancée par des ex-responsables de la rébellion des Forces nouvelles.

Présentée par son « porte-parole », Félicien Sekongo, qui fut le porte-voix de la rébellion armée, l’AFN veut officiellement prendre place dans le «processus de repentance, de pardon et de réconciliation» et en faire «la priorité des priorités». Des propos qui viennent relayer l’appel du chef du parlement ivoirien, qui en a fait son principal chemin de bataille pour la législature en cours.

«Il n’échappe à personne que les Forces nouvelles ont compté dans l’histoire récente de notre pays. Pour ce faire, il est de droit et d’obligation pour elles de se retrouver pour qu’unies, elles participent à ce nouvel élan initié par le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire dont l’aboutissement conduira notre pays à une réconciliation véritable, fiable et viable», s’est justifié Félicien Sekongo.

Fait notable : l’AFN réclame la présence de Laurent Gbagbo, l’ex-chef d’Etat incarcéré à la Haye, «afin que toutes les forces vives de la nation prennent part au processus de paix et de réconciliation nationale». Une posture surprenante, surtout venant de responsables de la rébellion qui avaient pourtant jubilé, il y a quelques années, lors du transfèrement de ce dernier à la Haye.

Mais en réalité, ces propos font écho à certaines sources qui évoquent des tractations pour un rapprochement Soro-Gbagbo. Le président de l’assemblée nationale a déjà renoué le dialogue des collaborateurs de l’ex-président sous la couverture de la nécessaire réconciliation et s’est dit disposé à demander pardon «même à Gbagbo».

AFN est le second mouvement de soutien à Guillaume Soro. Il y a un mois, certains de ses lieutenants avaient créé l’UDS, l’Union des Soroïstes. Une tribune alors choisie pour faire le procès du régime et d’Alassane Ouattara, traité de «père injuste», car accusé de faire peu de place au chef de l’ex-rébellion. Le lendemain, une série de limogeages avait visé des cadres proches de Soro, débarqués de leurs postes à la tête de différentes administration et entreprises publiques.

Une chose est sûre, l’idée de réclamer le retour de Gbagbo ne fera pas plaisir non plus au régime ivoirien. L’AFN vient de creuser un peu plus le gap qui sépare pro-Soro et pro-Ouattara, peut-être pour se tourner un peu plus vers les pro-Gbagbo.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 10/08/2017 à 17h22