Côte d’Ivoire: le G5 Sahel, l’une des priorités du prochain mandat ivoirien au Conseil de sécurité

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Le 21/09/2017 à 18h20, mis à jour le 21/09/2017 à 19h08

Ouattara veut faire de la lutte contre le terrorisme en Afrique une des priorités de la communauté internationale, à commencer par un soutien au G5 Sahel. Abidjan va porter cette cause au Conseil de sécurité afin que le continent cesse d’être «le ventre mou de la lutte antiterroriste mondiale».

L’Afrique est «le ventre mou de la lutte antiterroriste mondiale», s’est exclamé ce jeudi le président ivoirien Alassane Ouattara du haut de la tribune des Nations-Unies ce 20 septembre. Cette affirmation vient toucher du doigt la réalité d’un continent qui se débat tant bien que mal contre un mal dont il ne pourra pourtant pas tout seul venir à bout.

Et face à la tiédeur de la communauté internationale à soutenir le G5 Sahel, l’instrument africain de lutte contre le terrorisme, la Côte d’Ivoire entend se faire le porte-parole du continent. «(…) la Côte d’Ivoire fera du soutien au G5 Sahel et de la lutte contre le terrorisme en Afrique, l’une des priorités de son mandat au Conseil de sécurité des Nations Unies», a indiqué Alassane Ouattara dont le pays va occuper un siège de membre non permanent en juin prochain.

«Les grandes puissances doivent donc intensifier leur engagement contre le terrorisme en Afrique, et soutenir davantage les efforts du continent. Ce soutien, a-t-il insisté, nous le voulons et le demandons en faveur du G5 Sahel, dont l’action est capitale pour la sécurité d’une large partie du continent africain».

Le fait est qu’alors que le monde glane des lauriers dans la lutte contre les groupes terroristes au Moyen-Orient, le continent semble laissé pour compte face à une menace qui perdure sur son sol. «(…) le monde peine à trouver une réponse collective satisfaisante contre le terrorisme (…) et ces succès importants resteront vains et la menace terroriste toujours préoccupante, si l’Afrique continue d’être le ventre mou de la lutte antiterroriste mondiale», a déclaré Alassane Ouattara.

La question est d’autant plus préoccupante que la dernière grande rencontre des pays du G5 Sahel, tenue en début de semaine en marge de l'Assemblée générale des Nations-Unies, avec l’espoir d’arracher un soutien financier ferme de l’organisation, a été boudée par l’administration Trump. Une absence qui rend problématique l’avenir de cette coalition pourtant si nécessaire pour rendre plus efficace la riposte contre le terrorisme dans la région.

Climat et Immigration

Dans son intervention, le président ivoirien a abordé deux autres questions cruciales qui menacent «la paix et la sécurité dans le monde». Il a lancé un appel aux Etats pour le respect des engagements pris lors de la COP21 de Paris et demandé aux pays développés d’«honorer leurs engagements en matière de financement de l’adaptation des économies des pays du Sud aux effets du réchauffement climatique».

Pour mettre fin à l’immigration clandestine, Alassane Ouattara a demandé à l’Occident de «mobiliser les investissements et les ressources nécessaires au financement du développement dans les pays de départ et de transit des migrants, afin de permettre à leurs économies de créer des emplois et d’offrir ainsi des opportunités à leurs jeunesses». Une action qui passera surtout par la «fin de la guerre en Libye» et le démantèlement des «groupes terroristes et de passeurs qui entretiennent le trafic d’être humain», a préconisé le chef de l’exécutif ivoirien.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 21/09/2017 à 18h20, mis à jour le 21/09/2017 à 19h08