"Ce qui nous attend, c'est la catastrophe. C'est pour ça que je parle. Pour qu'on sache que je ne suis pas d'accord pour aller pieds et poings liés à la catastrophe. Il faut discuter", a déclaré Gbagbo, depuis la Belgique où il attend un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale après son acquittement en première instance de crimes contre l'humanité.
"Discutez! Négociez! Parlez ensemble! Il est toujours temps de le faire, de parler. Je voudrais dire aux Ivoiriens que dans ce combat qui se mène autour du troisième mandat (d'Alassane Ouattara, ndlr), je suis, moi Laurent Gbagbo, ancien chef d'Etat, ancien prisonnier de la CPI, je suis résolument du côté de l'opposition. Je dis, vu mon expérience, qu'il faut négocier!", a lancé l'ancien président, dont la candidature au scrutin de samedi, présentée par des proches, a été invalidée par le Conseil constitutionnel ivoirien.
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Au total une trentaine de personnes sont mortes dans des violences pré-électorales depuis le mois d'août en Côte d'Ivoire et l'annonce de la candidature du président Alassane Ouattara à un troisième mandat controversé, jugé par l'opposition "anticonstitutionnel".
Les tentatives de dialogue entre le pouvoir et l'opposition sont restées lettre morte. L'opposition exige le retrait de la candidature du président, ainsi qu'une réforme de la Commission électorale indépendante et du Conseil constitutionnel, qu'elle considère comme "inféodés" au pouvoir.
La crainte d'une escalade de violences meurtrières est forte, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, née du refus du président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite électorale face à Alassane Ouattara. Survenant après une décennie de tensions qui avaient coupé le pays en deux, sur une ligne identitaire entre le Nord et le Sud, elle avait fait 3.000 morts.
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La colère, "je la comprends et je la partage". "Pourquoi veut-on faire un troisième mandat? Il faut qu'on respecte ce qu'on écrit, ce qu'on dit (...) Si on écrit une chose et qu'on fait une autre, on assiste à ce qui arrive aujourd'hui", a estimé M. Gbagbo, 75 ans.
Elu en 2010, réélu en 2015, Alassane Ouattara, 78 ans, avait annoncé en mars qu'il renonçait à une nouvelle candidature, avant de changer d'avis en août, à la suite du décès de son dauphin désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
La loi fondamentale ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel a estimé qu'avec la nouvelle Constitution adoptée en 2016, le compteur des mandats présidentiels a été remis à zéro. Ce que l'opposition conteste.
Face à lui, l'ex-chef de l'Etat Henri Konan Bédié, 86 ans (en fonctions de 1993 à 1999), se pose en leader de l'opposition, tout en menaçant de boycotter l'élection, qui se prépare dans un climat de forte tension.