Côte d’Ivoire–Grand-Bassam: la défense des soldats condamnés va faire appel

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Le 07/08/2016 à 08h32

C’est un avocat manifestement en colère, qui avait de la peine à s’exprimer et qui cachait mal son émotion devant les caméras de télévision après le verdict du tribunal militaire d’Abidjan qui a requis 10 ans de prison ferme contre deux soldats accusés de complicité d’actes terroristes.

Que reproches-t-on aux deux soldats de la Garde présidentielle ? Pour la défense, ils ont juste eu le malheur de rencontrer de façon fortuite des personnes avec qui ils se sont liés d’amitié. Pour l’accusation, il existait bel et bien des éléments qui méritaient une dénonciation de ces individus auprès des autorités et de leurs supérieurs hiérarchiques.

Il ressort des débats que Barry Batesti – considéré comme le chauffeur du commando terroriste, arrêté le 29 mai dernier à Abidjan – a, à dessein, mis en relation les deux soldats et un certain «Amza Jamal», l’un des instigateurs de l’attentat toujours en fuite, qu’il avait rencontré au Mali. Et ce dernier a demandé l’appui des deux militaires pour l’achat de véhicules de transports dans un premier temps, avant de solliciter leur appui pour obtenir de la drogue.

«Leur cupidité les a poussés à se taire. Ils ont tenté d’acheter du «Rivotril», de la drogue pour ces djihadistes. Ils ont tenté de blanchir de l’argent pour le compte des djihadistes. Ils ne contestent pas le caractère illégal de ces affaires (…). Ils ont fait avancer le processus criminel jusqu’à son terme», a soutenu le Colonel Ange Kessy, le commissaire du gouvernement, cité par le quotidien Soir Infos.

«Achat de drogue, blanchissement d’argent, égal activités terroristes», a-t-il insisté.

«Nous n’avons jamais parlé d’attaque. Je ne connais pas cette affaire de djihadistes», «ils ont demandé des comprimés, voulaient acheter du ciment, des camions, etc.», se sont défendus les deux militaires, qui soutiennent n’avoir perçu aucune activité louche dans cette relation pour le moins malheureuse.

L’accusation dispose de 5 jours ouvrables pour faire appel.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 07/08/2016 à 08h32