La baisse des prix mondiaux du cacao menace de saper les efforts visant à éradiquer le travail des enfants au Ghana et en Côte d'Ivoire, les deux plus grands producteurs du monde. Et pour cause, les baisses des revenus qui en découlent pourraient obliger les agriculteurs à envoyer leurs enfants.
«Si la baisse actuelle du prix du cacao sur le marché mondial perdure, cela risque de compromettre les progrès effectués dans la durabilité du cacao et pourrait accroître finalement le risque du travail des enfants», s’inquiète la Fondation internationale Cocoa Initiative (ICI) dans un communiqué en début de semaine.
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Selon les organisations travaillant sur la question, les familles seront davantage tentées d’avoir recours à leurs enfants, alors sortis de l’école, en lieu et place d’ouvriers agricoles adultes et pire, le contexte peut favoriser la résurgence du trafic des enfants, convoyés vers les zones de production pour servir de main d’œuvre.
On estime que plus de deux millions d'enfants travaillent dans l'industrie du cacao dans les deux pays d'Afrique de l'Ouest, où ils transportent des charges lourdes, pulvérisent des pesticides, etc.
Le sujet est une problématique majeure pour la filière qui, outre la volatilité des cours, redoute plus que tout un boycott dans les grands pays consommateurs en Occident, devenus plus exigeants sur les conditions de production des fèves.
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En général, les organisations telles que la Fondation ICI, mettent en place des infrastructures sociales (comme des écoles) afin d’accompagner les communautés villageoises dans la prise en charge de leurs enfants. Des initiatives soutenues par des multinationales et qui leur permettent d’assurer une meilleure traçabilité de leurs produits.
Les cours du cacao enregistrent une chute de plus de 40% depuis un an, une baisse répercutée sur les prix d’achat aux paysans. En Côte d’Ivoire, ces derniers ont vu leurs revenus s’effondrer de 35%.