Côte d’Ivoire: l'ultime sacrifice d'Abidjan pour se faire belle

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Le 15/07/2017 à 09h42, mis à jour le 15/07/2017 à 10h23

Après des années d’hésitation, les carrières de sables exploitées dans le sud d’Abidjan devraient finalement fermer. La nécessaire protection du célèbre boulevard Valérie Giscard d’Estaing (VGE) et les travaux d’agrandissement et d’embellissement du tronçon ont fini par triompher.

Abidjan veut paraître sous un nouveau jour mais cela ne se fera pas sans sacrifices. Les carrières de sable au cœur de la ville, devront fermer. La décision du ministère de l’Industrie et des mines vient de tomber comme un coup de massue pour les acteurs du secteur.

Les autorisations d’exploitation ne seront pas renouvelées. «La décision concerne toutes les carrières de sable qui verront leur autorisation d’exploitation expirer, dont la plus longue est fixée à décembre», a expliqué Fofana Mohamed, chef d’une entreprise de carrières de sable à Port-Bouët, qui n’a pas vu son agrément renouvelé.

Selon la note du ministère de l’Industrie et de mines, l’Etat projette d’entreprendre à Port-Bouët (Abidjan), «des travaux d’élargissement de la voie d’accès à l’aéroport d’Abidjan et d’embellissement du Boulevard Giscard d’Estaing (VGE)», le plus célèbre boulevard de la capitale.

Certes, par endroits comme au niveau de la «Statue Akwaba» qui ouvre l’accès à l’aéroport d’Abidjan, le spectacle est bien désolant. Mais pour les experts, il faut aller au-delà avec les risques de fragilisation de la structure et donc d’éboulement de ce boulevard du fait du curage, depuis des décennies, du fond de la lagune qui flirte avec le bitume par endroit.

«Le prix du sable va augmenter» 

La conséquence immédiate est la hausse prévisible du sable. La dernière carrière de sable exploitée au cœur d’Abidjan va fermer en décembre. «Si les exploitants de carrières de sable doivent se rendre à Grand-Bassam et Songon (agglomérations de la capitale, ndlr) où les carrières contiennent des sédiments de boue, cela va rendre plus chère l’extraction», soutient Fofana. Le tarif actuel est de 85.000 FCFA, pour le chargement «d’un grand camion», soit près de 130 euros.

La ville est en chantier. Partout des constructions sortent de terre. Mais après des années d’hésitation, les autorités qui évoquent une «suspension», semblent bien déterminer à mettre le holà à une activité maintes fois épinglées pour ses nuisances écologiques.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 15/07/2017 à 09h42, mis à jour le 15/07/2017 à 10h23