Stratégie de communication ou réelle volonté de d’amener la CAF à revenir sur sa décision? Alors que tout semble décidé, la CAF ayant choisi le Cameroun pour l’organisation de la CAN 2021 et obtenu de la Guinée le glissement de «sa» CAN de 2023 à 2025, laissant implicitement à la Côte d’Ivoire l’option d’organiser la compétition en 20213, Abidjan semble faire la fine bouche et veut conserver l'édition de 2021.
Dans une interview au journal gouvernemental ivoirien Fraternité Matin ce 9 janvier, le président du comité d’organisation de la CAN 2021, Lambert Feh Kessé, pour sa première sortie sur le sujet, a indiqué qu’«il n’y a aucun risque de retard irréversible pour la livraison des ouvrages». Autrement dit, le pays assure pouvoir tenir dans les délais, rejetant du revers de la main l’argument phare avancé par Ahmad Ahmad, le président de la CAF, pour justifier sa décision de décaler la compétition que devait organiser la Côte d’Ivoire en 2021.
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Le fait est que les autorités ivoiriennes ont déjà engagé les entreprises, en charge de la construction des stades notamment, lesquelles ont d’ailleurs déjà entamé «depuis plusieurs mois» les chantiers prévus pour s’achever courant 2020, selon Feh Kessé. «Le financement de l’ensemble de ces chantiers est totalement bouclé» note-t-il avant de s’interroger: «dans quel état un stade construit en 2020 se trouvera-t-il en 2023?» évoquant les coûts de maintenance et d’entretien nécessaires pour garder les équipements et édifices à niveau.
Au sujet de l’éventualité d’un glissement de l’organisation en 2023, il souligné que le pays «n’a pas été officiellement saisi d’une décision de glissement de notre CAN à 2023».
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Le flou persiste donc au niveau de la Côte d’Ivoire alors que le président de la CAF est attendu «dans les prochains jours à Abidjan» pour rencontrer les autorités.
Mais pour autant, une solution à l’amiable est-elle envisageable? «( …) la CAF a mis la charrue avant les bœufs. Avant de proposer notre CAN au Cameroun, il aurait été bon de partager cette décision avec les autorités ivoiriennes (…). C’était la démarche diplomatique préalable nécessaire à nos relations cordiales», soutient le président du COCAN. Ce dernier se veut toutefois conciliant, ajoutant que «malgré les frustrations que la situation actuelle entretient, la compréhension de la position de chacun et le dialogue finiront par prévaloir».