Mali: la Fondation Mohammed VI des Oulémas Africains distingue trois anciens manuscrits

Des anciens manuscrits du Mali.

Le 04/05/2024 à 09h10

VidéoA l’initiative de la Fondation Mohammed VI des Oulémas Africains section Mali, l’Institut Zayed des Sciences économiques et juridiques de Bamako a abrité un concours qui a mis en compétition 50 manuscrits anciens issus de 9 bibliothèques pour en magnifier l’importance historique, culturelle et esthétique.

En lançant ce concours, Fondation Mohammed VI des Oulémas Africains section Mali avait pour objectif de mettre en valeur les manuscrits anciens, faire découvrir à la nouvelle génération leur importance, leur utilité afin de pérenniser les connaissances ancestrales laissées par les grands historiens, érudits et rois des siècles passés.

L’organisation de ce concours au Mali vise en outre à renforcer les liens séculaires d’amitié et de fraternité qui existent entre le Maroc et le Mali.

Le concours a été lancé en janvier dernier. Un délai nécessaire pour mettre les manuscrits originaux à la disposition de la Fondation pour le concours, chose qui n’a pas été facile avec les détenteurs des manuscrits anciens.

Pour établir le classement, une dizaine de critères ont été retenus, parmi lesquels, l’ancienneté, la valeur scientifique du manuscrit et l’état de conservation du manuscrit mis en compétition.

Le premier Prix a été remporté par le manuscrit Sharh al-Durar ak-Lawami, à partir de la lecture de Nafi. Il est considéré comme le plus ancien des manuscrits présentés car il a été écrit en l’an 806 du calendrier hégirien. Il provient de la bibliothèque de Mama Haïdara.

Le deuxième Prix est revenu au manuscrit Al-Chifâ d’El Cadi Ayyad (1083-1149). D’un raffinement à nul autre pareil et relié luxueusement, Al-Chifâ est «un ouvrage universellement connu, recueil de traditions puisées aux meilleures sources. Ce livre est cité dans tous les traités de jurisprudence et sa vogue a donné lieu au diction: sans Ayyad, on ne parlerait pas du Maghreb; sans Al-Chifâ on ne connaitrait pas Ayyad», peut-on lire sur le site de l’université de Marrakech qui porte son nom. Ce manuscrit a été remis au concours par la bibliothèque de Ahmed Baba Aboul Abbass.

Le troisième Prix est revenu au manuscrit Al-Minah Al-Hamidah, Sharh Al-Faridah, rédigé en 885 du calendrier hégirien. Sa valeur scientifique ressort également du style d’écriture et d’explication. Le manuscrit provient de la bibliothèque de Moaz Anwai.

Les lauréats de la section Mali seront en compétition à Fès le mois prochain avec d’autres manuscrits du continent.

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 04/05/2024 à 09h10