G20: l’inquiétante hausse de l’endettement de l’Afrique au cœur des discussions

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Le 22/07/2018 à 16h01, mis à jour le 22/07/2018 à 16h14

La dette africaine, en forte croissance, est l'une des questions abordées par les ministres des Finances du G20 ces 21 et 22 juillet à Buenos Aires, en Argentine.

La dette des pays africains ne cesse de croître et à un rythme inquiétant. Cette situation préoccupe les institutions financières internationales qui craignent les scénarios des crises de la dette des années 80 et 90 qui avaient induit les programmes d’ajustement structurel.

Afin d’éviter que tels scénarios se reproduisent, les ministres des Finances du G20 se concertent les 21 et 22 juillet à Buenos Aires, en Argentine, pour débattre de la question.

Il faut noter que cet endettement, qui représentait à peine 26% du PIB du continent en 2013, a doublé en cinq ans et pèse actuellement 57% du PIB de l’Afrique.

Cette forte hausse de la dette s’explique par la fragilité des économies africaines consécutives à la baisse des cours des matières premières, particulièrement le pétrole, au cours de ces dernières années et qui ont creusé les déficits budgétaires. Ceci est particulièrement valable pour les pays pétroliers dont l’Angola, le Tchad, le Gabon, le Congo et la Guinée équatoriale. Ces pays ont été obligés de recourir à la dette extérieure pour financer les déficits. Cet endettement s’explique aussi par les facilités des prêts octroyés par la Chine aux pays africains.

Conséquence, selon le FMI, 6 pays sur 45 sont déjà en situation de surendettement et 9 risquent de connaître le même sort. La crainte est de voir ces pays dans l’incapacité de rembourser leurs créanciers.

Pris globalement, ces remboursements représentent désormais 11% des recettes budgétaires contre 4% il y a seulement 5 ans. Pour certains pays (Ghana, Zambie, Nigeria, etc.), ce ratio dépasse même les 20%. C’est le cas notamment de l’Angola qui a emprunté des dizaines de milliards de dollars à la Chine et qui a été obligé de solliciter des rééchelonnements de sa dette envers l’empire du Milieu.

Face à cette situation, les institutions financières et les créanciers recommandent des mesures immédiates, dont la rigueur dans la gestion des dépenses publiques et l’augmentation des recettes fiscales, pour financer les déficits.

Par Moussa Diop
Le 22/07/2018 à 16h01, mis à jour le 22/07/2018 à 16h14