Cemac: le patronat s'inquiète de la rareté des devises dans la sous-région

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Le 23/02/2019 à 08h16, mis à jour le 24/02/2019 à 15h28

Cette préoccupation a été exprimée par l’Union des patronats d’Afrique centrale lors du Salon de l’entreprise, de la PME et du partenariat (PROMOTE), qui se tient en ce moment à Yaoundé, la capitale camerounaise.

En marge du Salon de l’entreprise, de la PME et du partenariat de Yaoundé (PROMOTE) qui s'est ouvert dans la capitale le week-end dernier, le patronat de la sous-région CEMAC a relayé l'inquiétude des chefs d'entreprises face à la pénurie des devises en Afrique centrale.

Cette 7e édition de PROMOTE a officiellement été inaugurée lundi 18 février dernier par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute.

Plus de 300 entreprises camerounaises et étrangères se sont donné rendez-vous à cette foire aux affaires, et ce fut l'occasion pour le chef du gouvernement de vanter la destination Cameroun et d'inciter les hommes d'affaires à investir dans le pays.

Mais lors de cette manifestation, la pénurie dénoncée par le patronat «met à mal la crédibilité des entreprises auprès des fournisseurs. Elle dégrade les risque-pays de la sous-région, et tend à détourner les institutions en assureurs-crédit de nos entreprises. Elle expose nos entreprises à des risques réels importants au regard de la protection de leurs actifs du fait de la non-effectivité du paiement des primes dues aux compagnies de réassurance internationales», selon Célestin Tawamba, président de l’Union des patronats d’Afrique centrale (UNIPACE).

Dans ce contexte, le faible taux de réalisation (32%) du Programme des réformes économiques et financières de la CEMAC (PREF-CEMAC), entré en vigueur en décembre 2016, ne rassure pas non plus les chefs d'entreprises. Ceux-ci voudraient donc que les gouvernements examinent cette situation. 

«Il importe en effet que soient prises des mesures établissant des priorités dans le choix des opérations faisant l’objet d’ordres de transfert.

Aussi arbitraire qu’il pourrait être, l’établissement de telles priorités est absolument stratégique, le temps nécessaire de passer un cap critique afin d’éviter des difficultés en chaîne préjudiciables aux entreprises et à l’économie en général», affirme Célestin Tawamba.

Cette situation, selon le patronat, «est une piqûre de rappel quant à la nécessité de revisiter le modèle économique de notre sous-région, qui est précisément à l’origine de l’effondrement des réserves de changes». Cet appel pressant sera-t-il entendu par les dirigeants interpellés?

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 23/02/2019 à 08h16, mis à jour le 24/02/2019 à 15h28