Bois: les pays du Bassin du Congo vont interdire l'exportation des grumes en 2022

L'interdiction d'exporter le bois sous forme de grumes par les pays du Bassin du Congo va entrer en vigueur en janvier 20202.

L'interdiction d'exporter le bois sous forme de grumes par les pays du Bassin du Congo va entrer en vigueur en janvier 20202. . DR

Le 23/09/2020 à 13h53, mis à jour le 24/09/2020 à 16h58

La décision a été validée le 18 septembre 2020 par les ministres des Forêts, de l’Industrie et de l’Environnement des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale. Elle vise notamment à accroître la contribution du secteur bois dans le PIB des pays de la région.

La mesure entrera en vigueur dès le 1er janvier 2022. Les grumes -portions de troncs- ne pourront plus être exportées des pays du bassin du Congo.

La décision a été validée le 18 septembre au cours d’une réunion des ministres en charge des Forêts, de l’Industrie et de l’Environnement des six pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et de la République démocratique du Congo (RDC).

La réunion, tenue par visioconférence en raison de la pandémie du coronavirus (Covid-19), a été présidée par le ministre camerounais des Forêts et de la faune, Jules Doret Ndongo.

Cette décision rejoint les initiatives déjà existantes au sein de certains Etats membres de la CEMAC, en l’occurrence le Gabon et la Guinée équatoriale qui avaient déjà voté cette interdiction d’exporter des grumes respectivement en 2010 et en 2019. La RDC a quant à elle entériné cette décision en 2017.

Pour accompagner cette mesure, les ministres en charge du secteur en Afrique centrale ont décidé de créer des zones économiques spéciales pour installer les industries de 1re, 2e et 3e transformation du bois. Celles-ci devraient permettre d’accroître la contribution du bois dans le produit intérieur brut (PBI), comme c’est le cas au Gabon.

La mesure devrait aussi générer une création d'emplois, permettre de diversifier l’activité et d'autonomiser les acteurs de cette filière. «Cette décision commune est conforme aux besoins d’harmoniser les politiques sectorielles et de faire du secteur forestier, un des leviers du développement économique. C’est un secteur qui reste à la traîne et ne génère pas pour le moment des services à forte valeur ajoutée. Nous avons pratiquement les mêmes opérateurs, les mêmes marchés, etc. Il était donc temps d’envoyer un signal collectif, et c’est ce qui a été fait», a déclaré le ministre camerounais des Forêts et de la faune dans un entretien accordé à la radio publique, mardi 22 septembre.

Le Cameroun avait pris une décision similaire dans le passé, mais celle-ci n’a jamais été appliquée à cause notamment des contingences réglementaires, structurelles et contextuelles, selon les autorités.

Dans la mouvance de la crise des subprimes en 2008, le gouvernement camerounais avait autorisé, de «façon exceptionnelle», l’exportation des grumes. «Cette fois-ci, tout sera mis en œuvre pour que la décision soit appliquée tant au niveau national qu’international et que le pays puisse en tirer les bénéfices attendus», affirme le membre du gouvernement.

La réunion des ministres a également annoncé une fiscalité forestière harmonisée pour les Etats de la sous-région.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 23/09/2020 à 13h53, mis à jour le 24/09/2020 à 16h58