Gabon: la France se range enfin derrière l’Union africaine

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Le 06/09/2016 à 08h51, mis à jour le 06/09/2016 à 08h56

Alors que depuis l'annonce de la victoire d'Ali Bongo, le soutien en faveur de Jean Ping était manifeste, le Chef de la diplomatie française met de l'eau dans son vin. Jean Marc Ayrault a laissé de côté son appel au recomptage des voix et se range derrière l'Union africaine. Jusqu'à quand?

Après avoir entretenu, pendant plusieurs jours, un double langage peu constructif, Jean Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères français, se range enfin derrière la légalité. Dans un communiqué diffusé dans l’après-midi du lundi, il affirme que "la France continue à suivre avec attention l’évolution de la situation au Gabon". Mais surtout, "elle appelle à la poursuite de l’apaisement et à l’exercice des voies de recours prévues par la Constitution et par la Loi". Cette phrase n’est pas nouvelle, on l’a retrouve dans l’ensemble des déclarations depuis l'annonce des résultats de la présidentielle gabonaise.

Changement de ton

Sauf que la partie controversée consistant à soutenir ouvertement l’opposant gabonais, Jean Ping, a disparu. Il s’agit d’un changement d’attitude et de ton, qui devrait contribuer à l'apaisement qui s'installe. Car, faut-il le rappeler, Jean-Marc Ayrault disait, dans sa première intervention dans les médias, que "avec l’Union européenne, la France appelle à la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote. C’est de cette manière que les gabonais pourront avoir confiance aux résultats". Il reste à espérer qu'il s'agit d'une attitude sincère tendant réellement à respecter les institutions d'un pays souverain comme le Gabon. 

Derrière l'Union Africaine

Et de poursuivre : "l’Union africaine a fait part de sa disponibilité à assister les parties gabonaises dans la recherche d’un règlement rapide de la situation post-électorale. La France se réjouit de cette initiative et lui apporte son plein soutien.

Elle souhaite que la mission des chefs d’Etat qui envisage de se rendre à Libreville prochainement soit l’occasion de trouver le chemin vers une sortie de crise. Elle encourage les autorités gabonaises à l’accueillir dans les meilleurs délais."

Communiqué écrit dans la précipitation

Le communiqué a été visiblement rédigé dans la précipitation. Le ministre des Affaires étrangères affirme plus loin que "elle (la France, ndlr) est sans nouvelles de plusieurs de ses compatriotes", voulant certainement dire "plusieurs de ses ressortissants". Il y en aurait une quinzaine.

Mais, au niveau des autorités gabonaises on ne nie pas cette éventualité. Car, un millier de personnes ont effectivement été interpellés suite à des pillages qui ont coûtés des milliards de Fcfa aux boutiques, échoppes, agences bancaires des centres-villes. Parmi elles, figurent effectivement des bi-nationaux.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 06/09/2016 à 08h51, mis à jour le 06/09/2016 à 08h56