Moody's place sous surveillance la note du Gabon

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Le 08/03/2016 à 14h44

Revue de presseMoody’s compte évaluer l’impact de la chute des prix du pétrole sur l’économie gabonaise. L’agence de notation qui a attribué au Gabon la note «Ba3» assortie d’une perspective à la baisse n’entrevoit pas d’amélioration de la conjoncture économique gabonaise dans l’immédiat.

Kiosque le360 Afrique: C'est gabonreview.com qui revient sur cette information ce mardi 8 mars. Le journal en ligne rapporte que Moody’s investors service a attribué au Gabon la note «Ba3» (notation d’émetteur), assortie d’une perspective à la baisse, contrairement à la notation de 2014 (perspective stable).Selon l'agence, qui évalue l'impact de la chute du prix du baril de pétrole sur l'économie gabonaise, très dépendante des exportations de l’or noir, la situation ne devrait pas connaître un changement notable du fait que le prix bas du baril de pétrole devrait encore perdurer quelques années. Moody's réaffirme d'ailleurs sa volonté d’évaluer la stratégie de financement du gouvernement dans les années à venir et l’impact qu’elle a pour le risque de liquidité du pays.«La révision à la baisse permettra également d’évaluer le soutien du crédit offert par l’adhésion de la République du Gabon à la zone franc, une union monétaire dont la monnaie est rattachée à l’euro avec une garantie de l’autorité budgétaire de la France, au cours de cette période de prix du pétrole déprimés», notent les analystes de l'agence.Selon gabonreview.com, Moody's pointe du doigt le fait que le Gabon soit en grande partie dépendant des hydrocarbures. Selon la Conférence des Nations-unies sur le commerce et le développement (Cnuced), les exportations de pétrole et de gaz représentaient plus de 65% du total des exportations et environ 32% du PIB du pays en 2014. En 2015, les hydrocarbures ont également fourni environ 32% des recettes publiques consolidées d'après la même source.Cette dépendance amène Moody's à conclure que le choc structurel sur le marché du pétrole affaiblit le profil de crédit du pays, le solde du compte courant par rapport au PIB étant passé d’un excédent de 10,6% à un déficit de 5%.Le site d'information fait remarquer que sans des réformes structurelles, les prix du pétrole, au cours des prochaines années, impliqueraient une hausse de 12 points du fardeau de la dette brute d’ici à 2018. Surtout que les réserves sont modestes représentant environ 8% du PIB en 2015.Moody's rappelle tout de même que le gouvernement gabonais a déclaré son intention d’entreprendre une série de plans pour contenir la détérioration de la situation budgétaire et atténuer l’impact sur sa qualité de crédit, y compris des réductions de dépenses, les réformes fiscales qui élargissent l’assiette fiscale et des mesures visant à diversifier la base économique du pays. Et vu l'urgence de la situation, l'agence souhaiterait voir le pays accélérer les choses dans ce sens.Selon gabonreview.com, l'agence de notation doit aussi évaluer la capacité du pays à atténuer l’impact du prix du pétrole sur sa cote de crédit. En clair, elle évaluera la clarté, la portée et l’ambition des plans par rapport à l’ampleur de la tâche, le temps nécessaire pour eux de porter des fruits. La note du Gabon pourrait être dégradée si les plans du gouvernement s’avèrent insuffisants, prévient le journal en ligne.

Par Ismail Ben Baba
Le 08/03/2016 à 14h44