Cela en étonnera plus d'un, mais pas les pragmatiques. Les autorités françaises viennent d'annoncer officiellement qu'elles prenaient une nouvelle position par rapport au Gabon d'Ali Bongo. Et c'est Manuel Valls qui l'annonce au détour d'une interview sur la chaîne France 24. C'est une sortie qui ne plait certainement pas à Jean Ping actuellement en France et qui continue de se considérer comme le président élu des Gabonais, comme il l'affirmait encore avant-hier lundi, sur les ondes de Radio France Internationale (RFI). "Est-ce que Manuel Valls parlait parce qu’il était en Afrique et qu’il nous proposait un peu une démocratie Y’a bon Banania ?" s'est indigné Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, porte-parole de Jean Ping, après la sortie de l'officiel français.
Selon Valls, "les candidats ont considéré qu’il fallait recourir à la Cour constitutionnelle". Et d'jouter: "il y a un président, il va y avoir des élections législatives", par conséquent, il faut tourner la page et "aller au dialogue". Le premier français entrevoit même la meilleure date pour que ce dialogue ait lieu. Selon lui, le sommet de la francophonie ne serait pas une mauvaise idée, les 26 et 27 novembre prochains.
Quoi qu'il en soit, il s'agira d'un virage à 180 degrés de la diplomatie française qui n'a de cesse de condamner Ali Bongo. Jean Marc Ayrault avait même affirmé que la France attendait le rapport des observateurs de l'Union Européenne pour voir quelle position adoptée. La menace était à peine voilée, si l'on sait que les observateurs ont été extrêmement virulents vis-à-vis des dirigeants gabonais qu'ils n'ont de cesse d'accuser de fraude.