C’est un coup dur pour Jean Ping. En effet, onze partis politiques l’ayant soutenu lors de la présidentielle du mois d’août dernier ont rencontré le Premier ministre gabonais Emmanuel Issoze Ngondet dans le but de préparer le dialogue national inclusif proposé par le président Ali Bongo Ondimba.
Dirigés par René Ndemezo’o Obiang du parti Démocratie nouvelle (DN), et ancien directeur de campagne de Jean Ping, ces opposants ne comptent toutefois pas donner carte blanche au président Bongo. D’emblée, le chef de file de ces opposants écarte l’idée de toute trahison. «Notre soutien à Jean Ping a été total. A aucun moment nous n’avons failli. Mais l’élection présidentielle est terminée. Chaque parti politique a son projet et jouit de sa liberté», a expliqué Ndemezo’o Obiang.
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Ils ont conditionné leur participation au dialogue prôné par le président par un chapelet de conditions. Dans leurs revendications, ces partis de l’opposition qui souhaitent le dialogue avec la majorité présidentielle, demandent, entre autres, la libération de tous les militants de l’opposition encore détenus, la mise en place d’une commission mixte pour identifier toutes les victimes des violences post-électorales, l’indemnisation des victimes et ayants droits, l’indemnisation de toutes les personnes ayant perdu des biens lors des pillages, etc.
Par ailleurs, afin que tous les éléments sur lesquels les partis dialoguistes tomberont d’accord soient appliqués, les opposants qui souhaitent participer au dialogue souhaité par Ali Bongo au lendemain de sa réélection demandent la désignation d’un médiateur étranger.
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Une fois ces prérogatives acceptées, les opposants souhaitent que le dialogue porte sur de nombreuses questions. Toutefois, leur priorité demeure la refonte de la constitution gabonaise. Il est question de la limitation du nombre de mandats à deux, de l’élimination de l’élection présidentielle à la proportionnelle, de la refonte de la Cour constitutionnelle et de plusieurs institutions gérant le processus électoral, etc.
En attendant, Jean Ping, qui continue de se considérer comme le président élu de la présidentielle passée compte lui aussi organiser son propre dialogue. Toutefois, vu le nombre de partis qui rejoignent le camp du dialogue avec le pouvoir, on peut se demander avec qui il compte dialoguer. Et pour quel résultat.