Le "dialogue politique" pouvoir-opposition, voulu par le président du Gabon Ali Bongo Ondimba après sa réélection contestée en août, s'ouvrira le 28 mars, sans son principal rival Jean Ping qui a d'ores et déjà annoncé qu'il boycotterait ce forum.
Ce dialogue portera sur "la réforme des institutions et la consolidation de l'Etat de droit démocratique", "les réformes électorales" et "la modernisation de la vie publique", selon un décret adopté vendredi en Conseil des ministres et publié samedi par le quotidien national l'Union.
Une première phase "citoyenne" permettra à la société civile d'apporter "ses contributions", tandis qu'une autre étape "sera consacrée exclusivement aux partis politiques", selon le texte.
Lire aussi : Gabon: le dialogue voulu par Bongo se fera sans Ping et partenaires
Bongo avait proposé ce dialogue "à tous les responsables politiques, y compris les candidats malheureux" à l'élection présidentielle dès la validation de sa réélection le 24 septembre par la Cour constitutionnelle qui a rejeté un recours de Jean Ping.
Selon la Cour, Bongo a été réélu pour sept ans avec 50,66% des voix contre 47,24% pour Ping, soit quelque 11.000 voix d'écart sur un peu plus de 300.000 votants dans ce pays d'1,8 million d'habitants.
Une partie de l'opposition a participé en février aux travaux d'un comité préparatoire "paritaire" pour organiser ce "dialogue inclusif et sans tabou", qui doit avoir lieu à Libreville.
En revanche, la Coalition pour la nouvelle République (CNR) de Jean Ping et ses partisans n'a participé "ni de près ni de loin" à ces travaux préparatoires, avait indiqué à l'AFP son porte-parole, Jean Gaspard Ntountoume.
Lire aussi : Gabon-Présidentielle 2016: l’UE appelle à des réformes du processus électoral
Ping se proclame toujours "le président élu", s'appuyant notamment sur le rapport final de la mission d'observation électorale de l'Union européenne. Présenté en décembre à Libreville, ce rapport, contesté par le gouvernement, pointe des "anomalies" qui "mettent en question l'intégrité du processus de consolidation des résultats et du résultat final de l'élection".
Le communiqué du conseil des ministres assure de son côté que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, considère que "l'élection présidentielle du 27 août est désormais derrière nous".