Le Premier ministre gabonais, Julien Nkoghe Bekalé, a engagé le mardi 23 avril à Libreville un dialogue social avec les principaux syndicats du pays.
Ce dialogue a pour objectif de parvenir à un consensus national dans l'application des mesures d'austérité recommandées par le Fonds monétaire international (FMI) pour une sortie de la crise économique qui touche le pays depuis la chute des cours du pétrole en 2014.
"Notre fonction publique est pléthorique, le niveau de nos dépenses excède de façon drastique le niveau de nos recettes", a rappelé à cette occasion le Premier ministre à l'adresse des syndicalistes.
Julien Nkoghe Békalé a invité les syndicalistes à mettre en attente certaines de leurs revendications afin de ne pas envenimer la situation au Gabon suite à la chute des cours des matières premières, dont dépend l'économie du pays.
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Le Gabon est en effet l'un des principaux producteurs africains de pétrole, de manganèse et de bois. La baisse des cours de ces matières premières a provoqué d'importantes pertes de recettes budgétaires, entraînant le pays dans une crise économique aiguë.
Face à cette situation, Libreville a accepté en 2017 de conclure un programme d'appui budgétaire avec le FMI, d'un montant de 642 millions de dollars sur 3 ans, visant à relancer l'économie du Gabon.
Le FMI a recommandé aux autorités de réduire le train de vie de l'Etat. Libreville a, dans ce cadre, initié plusieurs reformes courageuses dont certaines irritent particulièrement les fonctionnaires.
Il s'agit, entre autres, de la réduction de 5 à 15% des gros salaires à partir de 650 000 FCFA (environ 1.115 dollars) par mois, le licenciement d'une catégorie des fonctionnaires, le gel des recrutements et des reclassements, l'augmentation de certaines taxes pour renflouer les caisses de l'Etat, la fin des subventions de certains produits dont le carburant, etc.
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Avant l'entrée en vigueur de ces mesures d'austérité dans les prochains jours, le Premier ministre a annoncé la création d'un Comité national du dialogue social qui servira de cadre de concertation entre les syndicats et l'administration.
"Nous disons "oui" mais à condition que le gouvernement accepte nos préalables", a indiqué Jean-Remy Yama, président de Dynamique unitaire, l'une des principales centrales syndicales des fonctionnaires du Gabon.
Dynamique unitaire demande notamment au gouvernement de surseoir ses mesures d'austérité et d'étudier ensemble d'autres solutions pour réduire le train de vie de l'Etat.