Gabon: les leaders syndicaux menacent de paralyser le pays durant 3 jours

Syndicats gabonais.

Syndicats gabonais.. DR

Le 19/01/2020 à 12h36, mis à jour le 20/01/2020 à 11h51

Les syndicats gabonais annoncent une grève générale du 23 au 27 janvier prochains et entendent ainsi dénoncer la révision du Code du travail. Si le gouvernement parle d’un code "moderne et flexible", les leaders syndicaux, eux, y voient un code "capitaliste et esclavagiste".

Les salariés du public et du privé gabonais comptent paralyser l'activité économique du pays à partir de jeudi 23 janvier, à minuit. Par ce mouvement d’humeur, les travailleurs comptent vigoureusement protester contre la révision du Code du travail.

Les syndicats de l’administration publique, des secteurs du bois, des mines, du pétrole, du transport, des contrôleurs aériens et des brasseries du Gabon ont annoncé la tenue de cette grève, d'une durée de 3 jours, afin de protester contre la révision de ce code, qui selon eux, ne répond pas aux aspirations des travailleurs gabonais. Les leaders syndicaux qualifient d'ailleurs ce projet de "capitaliste" et d’"esclavagiste".

"Nous venons (...) vous informer qu’une grève générale nationale dite d’avertissement sera observée du 23 janvier 00h01mn au 27 janvier 2020 à minuit, par tous les travailleurs des secteurs d’activité du parapublic et du privé du Gabon", a annoncé Jean Claude Bekale, porte-parole de la coalition des syndicats des travailleurs gabonais, qui appelle à cette grève.

Avec ce mouvement social, les leaders syndicaux souhaitent freiner le processus d’adoption et de promulgation des articles de loi incriminés, et, in fine, que le gouvernement retire son projet de révision du code du travail gabonais.

C'est donc en faisant pression sur le gouvernement que les syndicats entendent empêcher que les articles de lois décriés soient présentés au aux députés du parlement et que le code du travail reste en l'état et ne soit pas amendé.

En effet, les leaders syndicaux critiquent le fait que ce projet de révision du code du travail par la ministre du Travail, Madeleine Berre, qui a été, par le passé, l’ancienne présidente de la Confédération patronale du Gabon. La responsable gouvernementale voudrait, selon eux, renforcer les pouvoirs des employeurs, au détriments des droits des travailleurs.

Parmi les propositions formulées par les syndicats, figure le rôle des inspecteurs de travail, qui devraient être les garants du respect du code du travail, et non être simples médiateurs.

Sylvain Mayabi Binet, secrétaire général par intérim de l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP), dans une déclaration auprès de la station radiophonique RFI, affirme ainsi que "l’article 13 du code du travail actuel qui garantit et protège les avantages et acquis sociaux des travailleurs qui a été retiré dans le projet du code".

Globalement, les syndicats craignent que ce code révisé ne remette en cause la stabilité des contrats de travail des salariés gabonais, ainsi que la pérennité de leurs acquis sociaux.

Mais pour le gouvernement, bien au contraire, ce toilettage du Code du travail est nécessaire, pour le rendre "moderne et flexible". Plus encore, le gouvernement gabonais affirme que les syndicats ont été associés à l’élaboration des articles révisant le code du travail du pays, et ont émis des propositions d'amendements.

Par Kofi Gabriel
Le 19/01/2020 à 12h36, mis à jour le 20/01/2020 à 11h51