Le gouvernement guinéen courtise les opérateurs économiques de l’informel

Le 11/04/2016 à 13h26

Le gouvernement guinéen a organisé les 8 et 9 avril, à Conakry, une table ronde avec les opérateurs économiques de l’informel. Un cadre d’échange et de travail qui vise à faciliter le passage de ces hommes d’affaires, les plus nombreux et les moins organisés dans le pays, dans le secteur formel.

Les acteurs économiques guinéens opérant dans le secteur informel intéressent le gouvernement. C’est à l’effet de mieux cerner leurs préoccupations et leur proposer des solutions appropriées qu’il a organisé le séminaire de la semaine dernière.Intitulée: «Atelier d'élaboration d'une stratégie fiscale adaptée au secteur informel», cette rencontre avait pour but à la fois, de mieux connaitre les difficultés d’ordre économique, fiscal et juridique de ces acteurs économiques, et de les rassurer de la disponibilité de l’Etat à les accompagner dans leur business afin qu’il abandonnent l’informel.Pour le ministre du Budget, Mohamed Lamine Doumbouya, artisan principal de l’atélier, le gouvernement était dans son rôle en ouvrant le débat avec les représentants du secteur. Un rôle qui consiste, poursuit-il, à favoriser l’épanouissement des opérateurs économiques et l'absorption du taux élevé de jeunes en situation de chômage.Les autorités guinéennes ont rappelé leur volonté de trouver de manière concertée les moyens permettant de faciliter l’accès aux services financiers bancaires et de réduire les tracasseries qui empêchent la progression du secteur informel.«L’objectif est donc d’aider à la construction de véritables PME guinéennes créatrices d’emplois qui distribuent davantage de revenus et participe effectivement et efficacement à la dynamique économique nationale, des PME portées par des hommes et des femmes d’affaires guinéens protégés et soutenus par le gouvernement et dont les efforts seront officiellement reconnus», a indiqué le ministre du Budget Doumbouya.Mais à côté de l’amélioration du climat des affaires et de ce soutien affiché, le gouvernement cherchait aussi à inciter ses interlocuteurs au paiement des impôts.En clair, en organisant cette rencontre de deux jours avec les «commerçants» ou «vendeurs» de l’informel, il s’agissait aussi d’intégrer cette couche (le plus souvent marginalisée) dans le processus de relance et de redynamisation de la croissance économique du pays.Dans cette logique, le président Alpha Condé qui assistait au lancement des travaux et la Direction générale des impôts ont respectivement mis la séance à profit pour appeler à un civisme fiscal pour une mobilisation plus accrue des ressources internes, tout en reconnaissant la nécessité d’entreprendre des réformes afin d’obtenir un régime fiscal attrayant et mieux vulgarisé.Pour avoir été conviés à de telles rencontres par le passé, les acteurs de l’informel ont apprécié l’initiative. Ils ont toutefois affiché une certaine prudence quant à la suite à réserver à l’édition de cette année. Ils ont sollicité un appui technique et économique de l’Etat pour leur autonomisation financière.Soulignons que cet atelier a abouti à des recommandations relatives notamment à une amélioration de la fiscalité, en tenant compte des réalités des acteurs de l’informel, généralement sans assiettes financières importantes. Le gouvernement a promis d’en tenir compte dans ses réformes.

Par Ougna Elie Camara (Conakry, correspondance)
Le 11/04/2016 à 13h26