Ce référendum pourrait être couplé avec les législatives prévues le 16 février, a indiqué à un correspondant de l’AFP une source proche de la présidence sous couvert d’anonymat.
L’annonce de ce référendum risque d’accroître les tensions déjà vives dans ce pays de 13 millions d’habitants, pauvre malgré d’importantes ressources minières. Des troubles ont encore fait trois morts jeudi dans le centre.
Le conseil des ministres a proposé au président “la fixation d’une date appropriée de tenue du référendum”, a indiqué le gouvernement jeudi soir dans un communiqué. “Ce calendrier électoral fera l’objet d’un décret du président”, a-t-il dit.
La Guinée est le théâtre depuis mi-octobre de vives protestations contre le projet prêté de longue date au président Condé, élu en 2010 et réélu en 2015, de chercher à se succéder fin 2020.
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L’opposition a été confortée dans ses convictions en décembre quand Condé a évoqué son intention de soumettre aux Guinéens un projet de nouvelle Constitution, alors que l’actuelle Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels.
Condé a toujours gardé le silence sur ses intentions, mais l‘éventualité d’un troisième mandat et d’un référendum qui le rendrait possible a fait descendre à plusieurs reprises dans la rue des dizaines de milliers de Guinéens à l’appel d’un collectif de partis d’opposition, de syndicats et de membres de la société civile.
Le mouvement a été plusieurs fois durement réprimé et s’est accompagné de troubles à travers le pays. Au moins 26 civils et un gendarme ont été tués depuis mi-octobre.
Le président a demandé jeudi aux ministres de la Sécurité et de la Justice de “prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de restaurer le calme et la sécurité dans les zones ayant enregistré ces derniers jours des actes de désordre, de pillage et de vandalisme”, a indiqué le gouvernement.