Citant "deux sources haut placées de la Cédéao", Radio France internationale affirme que l'organisation régionale "envisageait d'envoyer ce vendredi une délégation en Guinée, à quelques jours des élections législatives et du référendum pour une nouvelle constitution".
Il s'agit notamment de quatre chefs d'Etat, dont deux anglophones Muhammadu Buhari du Nigeria, Nana Akufu Ado du Ghana et deux francophones, Mahammadou Issoufou du Niger, président en exercice et Roch Marc-Christian Kaboré, du Burkina Faso.
Mais c'était sans compter avec le tempérament de feu d'Alpha Condé qui a jugé que cette offre n'était pas la bienvenue auprès de lui.
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Cette fin de non-recevoir a donc fait "avorter la mission" après plusieurs jours d'efforts des pays de la sous-région pour calmer la crise dans ce pays de 13 millions d'habitants, en proie à des contestations qui ont fait plusieurs morts et qui durent depuis plusieurs semaines.
La Cédéao est foncièrement opposé à la manipulation de la constitution dans le but de se maintenir au pouvoir. Cependant, Alpha Condé pourra dénoncer une politique du deux poids deux mesures de la part de l'organisation régionale. Car, il n'est pas le seul à avoir touché à la constitution à la veille de consultations électorales.
En 2018, le président Macky Sall a bien fait adopter des changements majeurs dans la constitution sénégalaise afin d'écarter ses plus farouches opposants d'alors, en l'occurrence Karim Wade et Khalifa Sall. Pourtant, la Cédéao n'avait même pas pensé à une mission.
En avril prochain, le président ivoirien Alassane Ouattara procédera également à un changement de la constitution dont la teneur n'est pas encore révélée, mais que beaucoup lient à la possibilité pour lui de faire un troisième mandat. La Cédéao lui enverra-t-elle une de ses missions de haut niveau?