Le collectif qui mène la fronde contre le changement de Constitution voulu par le président Alpha Condé estime qu’au moins “neuf personnes ont été tuées à Conakry, une à Dubréka (ouest), une à Mamou (centre) et 21 à N’Zérékoré (sud)”. Il fait état de “centaines de blessés par balle”.
Les autorités parlaient mardi de six morts, dont deux dues à un “accident” et un problème de santé. Les Etats-Unis, par un communiqué de leur ambassade, expriment leurs “vives inquiétudes” et condamné “toutes les exactions”.
Washington dit “partager” les préoccupations internationales sur l’organisation du scrutin, la régularité des listes électorales retenues et l’absence de dialogue entre le pouvoir et l’opposition, absence à laquelle le gouvernement n’a pas remédié, note la diplomatie américaine.
Le représentant de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, a fait part de sa “grande préoccupation”.
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Dans un communiqué, il condamne “tous les actes de violence, l’usage excessif de la force”, ainsi que “les violences à connotation intercommunautaire” survenues à N’Zérékoré (sud).
La France avait estimé mardi que le référendum et les législatives qui se sont tenues simultanément n‘étaient “pas crédibles”.
Après des mois de tensions qui avaient déjà coûté la vie à au moins 32 civils et un gendarme, le président Alpha Condé a décidé de tenir le référendum et de passer outre aux protestations de l’opposition, qui l’accuse de vouloir briguer un troisième mandat.
Le pouvoir n’a toujours fourni aucune indication précise sur la participation ou l’annonce de résultats. Le ministre de l’Administration du territoire, Bouréma Condé, a cependant assuré mercredi que “l’immense majorité des Guinéens” avait pu voter “dans la discipline, la sérénité et la quiétude totale”.
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Les appels au boycott “se sont traduits par endroits par des actes de violence”, a-t-il reconnu, en faisant état de quelque 450 bureaux de vote “vandalisés” ou “saccagés” et d’un mort près de Mamou.
Des habitants et des officiels de N’Zérékoré ont rapporté entre dimanche et mardi une succession d’exactions par des bandes armées, contre les personnes, les lieux de culte, les habitations. Ces violences entrecroisent les appartenances ethniques et religieuses et les allégeances supposées au pouvoir ou à l’opposition.
L’ampleur du bilan humain de ces violences restait à établir précisement. Un haut fonctionnaire de l’administration locale juge que “personne n’est capable de dire avec exactitude” le nombre réel de victimes. Il avance le chiffre de “23 morts”.
Un médecin de l’hôpital de N’Zérékoré affirme que “22 corps ont été acheminés à la morgue”.
“Au moins 35 personnes manquent à l’appel”, a dit un responsable de la société civile locale s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.