La Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), à peine installée, s'inscrit dans sa logique de traction des biens de l'Etat. Le 15 février courant, ce sont plusieurs anciens ministres des précédents gouvernements et hauts cadres de l'administration qui sont sommés de libérer des biens immobiliers ou fonciers appartenant au domaine privé de l'Etat. Cette actualité ne laisse pas indifférents les citoyens de Conakry.
Alors que les débats focalisent sur le chronogramme électoral, la Cour spéciale créée par le Conseil national du rassemblement et de la démocratie(CNRD) avertit les occupants des résidences publiques ou supposées en tant que telles, dont l'ancien premier ministre et actuel leader du parti politique Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo.
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Pour Madame Fanta Condé, «si réellement ces personnes occupent des résidences qui appartiennent à l'Etat, c'est normal de les rendre».
Sur les détournements financiers, l'ancien premier ministre est aussi interpellé dans l'affaire de vente du vol Air Guinée sous le régime de feu Lansana Conté.
«Dans ce pays, le détournement est devenu banal dans n'importe quel secteur et par n'importe qui, ce sont des choses auxquelles les coupables doivent répondre car c'est pour tous les Guinéens», rajoute Fanta Condé.
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Certains estiment que ces décisions visent à éliminer Cellou Dalein Diallo pour la prochaine échéance électorale.
«C'est une simple élimination de Cellou Dalein dans les prochaines courses électorales. On le voit comme l'homme politique ayant plus de militants. Si le CNRD à un agenda caché comme on le voit souvent, il va falloir éliminer l'homme politique guinéen le plus puissant d'abord et présenter leur agenda caché», déclare Alpha Abdoulaye Bah, vendeur.
À noter que certains responsables du régime d'Alpha Condé sont aussi interpellés par la CRIEF pour des affaires de détournement de fonds publics.