A la barre du tribunal de première instance de Kaloum, Fanta Mame Chérif et Henriette Feindouno ont nié avoir diffusé la vidéo incriminée sur Facebook. Mais la première, qui dit être la petite amie d'un des deux hommes dans la sextape, a quand même reconnu avoir soutiré la vidéo dans le smartphone de son petit ami. Une vidéo qu'elle a ensuite transférée à une amie aux Etats-Unis. Cette dernière a, à son tour, transféré la vidéo à une autre amie en Guinée. Cette dernière amie c'est Henriette Feindouno, la deuxième prévenue dans cette affaire pour «infractions d'outrages à la pudeur, attentat à la vie privée, diffusion et mise à disposition d'autrui de données personnelles de nature à troubler l'ordre ou la sécurité publique ou à porter atteinte à la dignité par le biais d'un système informatique.»
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Pour sa part, Henriette Feindouno dit avoir effectivement reçu la vidéo de Néné Bobo, mais avec la consigne de la supprimer une fois visionnée. «Quand j'ai fini de visionner la vidéo, je l'ai placé dans la corbeille», a-t-elle dit. Amenant ainsi le procureur à lui demander pourquoi elle a préféré garder la vidéo dans la corbeille au lieu de la supprimer complètement. Une question qui ne sera pas répondue par la prévenue.
Après cette première audience, le tribunal a renvoyé l'affaire à huitaine pour la comparution de Nouha Conté qui s'est constitué partie civile dans cette affaire. Quant à Moktar Keita alias Makhou, il a disparu de la circulation à Conakry depuis la fuite de cette vidéo sur internet, et n'est pas représenté au procès.
Dans le flot de sextapes qui a indigné la Guinée puritaine durant ces trois premiers mois de l'année 2017, celle de Nouha et Makhou a été la plus blâmée. La plupart des commentaires ont condamné ces deux hommes bien connus dans le monde des affaires. Makhou, considéré comme l'auteur de cette vidéo pornographique amateur, a été le plus blamé à Conakry pour avoir pris l'initiative de filmer et diffuser la partie de sexe avec une fille serait prête à convoler en noces... Mais, avec l'ouverture du procès, les critiques s'atténuent à son égard et ont plutôt tendance à se tourner vers Fanta Mame Chérif qui a soutiré la vidéo de Sextape dans l'appareil de son petit ami. « Après sa première comparution, je me demande bien comment elle pourrait s'en sortir. Puisque la loi de 2016 sur la cybercriminalité condamne le fait de prendre des données personnelles dans l'appareil de quelqu'un sans le consentement de celui-ci », s'inquiète (pour elle ), le juriste Ahmadou Sylla. « Même si elle ne prend pas une peine pour la diffusion, elle pourrait être condamnée pour la mise à disposition d'autrui de données personnelles de nature à troubler l'ordre ou la sécurité publique... Elle a déjà reconnu avoir soustrait la vidéo et l'avoir transférée à son amie», ajoute-t-il.
