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En mars dernier, l'Etat avait promis d'améliorer les conditions de détention de Toumba, précisant qu'il aurait un bon lit et des toilettes décentes. Trois semaines plus tard, ses avocats signalent que les seules améliorations apportées se limitent au fait d'avoir débarrassé la cellule des punaises qui y pullulaient et de permettre à l'accusé de recevoir la visite de son père et de ses soeurs.
"Toumba et son père se sont vus dans le bureau du régisseur de la Maison d'arrêt de Conakry. Ils n'ont pas voulu que la visite se fasse dans la cellule de notre client. Cela en dit long sur les conditions dans lesquelles il est détenu", souligne Me Aboubacar Sylla. Ce dernier souligne que le sommeil de son client est souvent entrecoupé, interrompu par les bruits de la cuisine située juste à côté et par l'odeur nauséabonde qui s'en dégage.
Ultimatum
Le collectif des avocats de Toumba a donc donné à l'Etat un délai de 15 jours à compter du vendredi 14 avril pour "humaniser" le local. Passée cette date, le collectif menace de suspendre son assistance à l'inculpé. Selon les avocats, Toumba Diakité a décidé de se joindre à cette éventuelle protestation. Il observera le silence devant le pool de juges en charge de l'instruction du dossier, et s'opposera à toute commission d'officed'un avocat pour le défendre.
Les actuels avocats menacent aussi d'adresser des motions de protestations aux ambassades accréditées en Guinée, aux organisations de défense des droits de l'Homme, à la procureure de la Cour pénale internationale (CPI)... En attendant, ils demandent que dès la semaine prochaine Toumba soit transféré dans une chancellerie étrangère ou dans une résidence surveillée.
En dépit de tout ce qu'ils dénoncent concernant les conditions de détention, les avocats de Toumba souhaitent que leur client soit jugé en Guinée. "Notre souhait c'est que ce dossier soit jugé en Guinée. Il y a de très bons magistrats dans ce pays qui peuvent valablement juger ce dossier. Le seul problème, c'est l'interférence de l'Exécutif dans les affaires judiciaires ", a déclaré Me Aboubacar Sylla.