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Certains Guinéens contribuent à cette lutte. C'est le cas de Mohamed qui, sur la page Facebook de son ONG Alerte Enfants, publie régulièrement des photos et vidéos d'enfants laissés pour compte. On y voit des enfants qui travaillent dans des décharges publiques ou d'autres lieux insalubres et qui sont livrés à la mendicité dans les rues de Conakry. Une manière pour lui d'attirer l'attention des autorités et des autres ONG sur leurs cas.
Cette situation inquiète également les diplomates accrédités à Konakry. Ainsi, au début de ce mois de mai, l'ambassadeur des Etats-Unis en Guinée s'est-il rendu dans la région de Labé, au nord du pays, où les cas de viols sur mineures, mais aussi de trafic d'enfants sont récurrents.
L'année dernière, le gouvernement a intercepté une centaine d'enfants de la région qui étaient en passe d'être envoyés vers le Sénégal.
Officiellement, ces enfants quittent le pays pour aller suivre des formations religieuses en Mauritanie. Mais les autorités administratives ont remarqué que ces enfants sont souvent exploités au Sénégal ou en Mauritanie. «Nous voyons de plus en plus comment ces enfants sont manipulés. Ils ne reçoivent pas de formation religieuse, mais sont plutôt utilisés comme esclaves. Il y a un rapport annuel de notre département d’État sur le trafic des personnes et cette question est toujours à la une de ce rapport», a indiqué le diplomate américain au cours de sa visite.
Ces différentes mobilisations réjouissent Akoye Guilavogui, chef du service Suivi et protection des enfants du ministère de l'Action sociale, qui croit que la protection des enfants guinéens passe forcément par une synergie d'intervention des différents acteurs.