Guinée: le gouvernement durcit le ton contre les émeutes de Boké

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Le 23/09/2017 à 09h36, mis à jour le 23/09/2017 à 10h46

Face à la série de violences qui secouent depuis la semaine dernière la région minière de Boké, nord-ouest de Conakry, le gouvernement menace de sévir. Il parle d’actes qui s’inscrivent "clairement en marge de la légalité". Néanmoins, les manifestants ont eu droit à de nouveaux groupes électrogènes.

Vendredi 22 septembre 2017, un calme semblait être revenu dans la région après environ deux semaines d’émeutes. Kamsar et Kolaboui, deux autres sous-préfectures qui relèvent de Boké, ont été certainement inspirées par les manifestations intervenues la semaine dernière dans la commune urbaine de Boké. Réclamant l'accès à l’électricité et à l'eau courante, les jeunes de ces deux sous-préfectures ont manifesté durant cette semaine.

Jeudi, dans cette sous-préfecture située à 22 kilomètres de la commune urbaine, les manifestants ont incendié la résidence du sous-préfet et celui-ci a pris la fuite. Les manifestants ont également vandalisé bâtiments publics et magasins. "C’est aux environs de 2 heures du matin, que les manifestants ont investi ma résidence, avant de l’incendier. Et ce matin au lever du soleil, ils ont saccagé les sièges de la mairie, du Crédit rural de Guinée (CRG), du commissariat de police. Je suis même en dehors de la ville ‘’, a indiqué le sous-préfet à l’Agence Guinéenne de Presse (AGP).

Après les manifestations de la semaine dernière, la commune urbaine de Boké a finalement été dotée de trois nouveaux groupes électrogènes de deux mégawatts. Mais le bilan est lourd côté manifestants: deux morts, 77 blessés et des bâtiments administratifs saccagés. Des centaines de véhicules en provenance de la Guinée-Bissau ou de la Gambie voisines, ont été immobilisés et leurs passagers rançonnés par certains manifestants.

A la suite des violences intervenues à Kamsar et Kolaboui, le gouvernement a tenu à affirmer que si les revendications légitimes et exprimées par les voies légales continueront d’être examinées et traitées, les responsabilités seront également situées et les dispositions prises pour tous les cas d’actes illégaux.

Le gouvernement a en effet déploré des "attaques contre le personnel et les installations des sociétés privées, des entraves à la circulation sur les voies publiques, des tentatives de déboulonnage des rails des trains minéraliers ; l’empêchement des camions-citernes de ravitailler les centrales thermiques…"

"Le Gouvernement affirme à l'endroit de paisibles populations de ces localités que les dispositions sont prises pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens et la sécurisation effective des édifices publics et des infrastructures économiques ‘’, a-t-il dit dans un communiqué. 

Par Mamourou Sonomou (Conakry, correspondance)
Le 23/09/2017 à 09h36, mis à jour le 23/09/2017 à 10h46