Mali: coupures d'eau intempestives à Bamako

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Le 17/04/2017 à 16h31, mis à jour le 17/04/2017 à 17h42

Alors que la capitale malienne fait face à la rigueur de la saison sèche et à la chaleur infernale, ses habitants doivent également supporter le manque d'eau. Les autorités chargées de la gestion de l'eau potable n'ont pas suffisamment anticipé la croissance urbaine et les besoins de Bamako.

Kiosque le360afrique. Depuis quelques semaines, l'eau se fait rare à Bamako. Dans des quartiers comme Lafiabougou ou Sébénikoro, dans la banlieue, cela fait plusieurs jours que les robinets sont taris, sans la moindre goutte d'eau. Les habitants sont obligés de faire plusieurs kilomètres pour se rendre dans des quartiers mieux lotis ou disposant d'une borne-fontaine encore alimentée. La situation est telle que les habitants ne parlent plus de simples coupures, ils préfèrent évoquer une totale absence de distribution dans la mesure où le manque d'eau est continu. Le reportage consacré par le site Malijet au sujet est édifiant. 

Jointe depuis Casablanca, Rokhaya T., résidant à Bamako confirme la situation difficile que vivent les habitant de la capitale. "Nous avons traversé plusieurs semaines où l'eau n'était disponible dans les robinets qu'entre 9h et 10h. Il faut profiter cette courte tranche horaire pour remplir bassines, seaux, bidons et autres récipients en tous genres", explique la jeune dame. Et d'ajouter que: "actuellement, la tranche horaire a changé, mais les coupures persistent". 

Au niveau de la Société malienne de gestion de l'eau potable (Somagep), on se dédouane par des explications peu convaincantes. Les responsables de cette entreprise en charge de la fourniture d'eau potable pointent du doigt la saison chaude durant laquelle l'ensemble des installations, notamment les pompes et les unités de traitement, fonctionnent au maximum de leur capacité. Il suffit qu'une seule machine tombe en panne pour qu'un ou plusieurs quartiers soient touchés par le manque d'eau.

Absence d'investissements

En réalité, la Somagep n'a pas suffisamment anticipé le développement urbain de Bamako. Très peu d'investissements ont été réalisés pour augmenter les capacités de production au cours des dernières années. Il se pose en outre un problème de pression, du fait de châteaux d'eau qui ne sont pas placés suffisamment haut au regard de certains quartiers au relief élevé. Dans ces conditions, il est impossible d'avoir un accès régulier et continu à l'eau. Une augmentation de la production n'y changerait rien. Là encore, des investissements sont nécessaires. Enfin, il faut compter avec des coupures d'électricité bien trop fréquentes alors que toutes les installations de distribution d'eau fonctionnent à l'électricité justement. La Somagep gagnerait sans doute à se tourner vers des installations solaires pour gagner en autonomie. 

"Concernant l'électricité, Electricités du Mali (EDM) aurait du mal à s'approvisionner convenablement en gasoil", affirme une source jointe par le360 à Bamako. Du coup, "les centrales électriques ne peuvent pas tourner convenablement". 

Ces problèmes de pénurie d'eau sont récurrents dans toutes les grandes villes de la bande sahélienne, de Dakar à Niamey, en passant par Bamako ou Ouagadougou et Nouakchott. Et partout, l'origine de la pénurie est la même: l'absence d'anticipation des autorités en charge de l'approvisionnement et de la distribution d'eau. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 17/04/2017 à 16h31, mis à jour le 17/04/2017 à 17h42