Au surlendemain des attaques des villages dogons de Gangafani et de Yoro, près de la frontière burkinabè, qui ont fait 38 morts et de nombreux blessés, selon un bilan encore provisoire, l’armée malienne renforçait mercredi sa présence dans le Centre.
Un contingent des forces de défense et de sécurité a ainsi été dépêché sur les lieux pour « sécuriser les populations et leurs biens, et traquer les auteurs de ces attaques », a affirmé le gouvernement. Aucune précision n’a été fournie sur le nombre de soldat déployés.
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Selon un élu de la région, « la situation a été calme la nuit [de mardi à mercredi]. Mais après un événement comme ça, les populations ont évidemment peur ».
« Nous avons appris que l’armée allait renforcer sa présence aujourd’hui dans le secteur. C’est une bonne chose si ça se réalise », a pour sa part commenté un élu local, sous le couvert de l’anonymat.
Non-respect de la circulation à moto
Le non-respect de la circulation à moto a également suscité de nombreuses interrogations dans les villages attaqués. Amidou Maïga, fonctionnaire retraité habitant dans le cercle de Koro, dont dépendent administrativement les deux villages visés, s’est ainsi étonné que les assaillants aient pu arriver massivement à moto, malgré les restrictions.
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«La semaine dernière, le président malien a encore interdit la circulation des motos. Or, les assaillants sont arrivés à plus de 100 motos. On doit renforcer la sécurité», a-t-il dit. «Les populations ont peur. Il y a un poste militaire avancé à moins de 30 km de Yoro, il faut le renforcer», a estimé ce retraité.
Lors d’un déplacement dans le village dogon de Sobane Da, proche de Bandiagara, où une attaque le 9 juin a fait 35 morts, dont 24 enfants -le bilan initial faisait alors été de 95 personnes tuées –, le président Ibrahim Boubacar Keïta a avait notamment annoncé l’interdiction de la circulation des motos dans plusieurs localités de la zone.
Des mesures de ce type ont déjà été imposées à plusieurs reprises dans plusieurs secteurs du centre du Mali, confronté à une escalade de la violence depuis quatre ans. Celles-ci ont culminé avec le massacre le 23 mars, attribué à des chasseurs dogons, de quelque 160 personnes dans le village peul d’Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso.