Mali: le chef de l'opposition Soumaïla Cissé, enlevé il y a 5 mois, a pu transmettre des lettres à sa famille

Soumaïla Cissé, président de l'URD et chef de file de l'opposition malienne.

Soumaïla Cissé, président de l'URD et chef de file de l'opposition malienne.. DR

Le 21/08/2020 à 14h57, mis à jour le 22/08/2020 à 12h35

Le chef de l'opposition malienne Soumaïla Cissé, enlevé le 25 mars 2020, en pleine campagne législative, par de présumés jihadistes, a pu transmettre des lettres à sa famille qui était sans nouvelles de lui depuis des mois, a annoncé vendredi 21 août le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Il s'agit d'une des premières preuves de vie de l'ancien candidat aux présidentielles de 2013 et 2018, même si le président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé mardi par un putsch, avait assuré mi-juin que son rival était "en vie".

"Nous connaissons ses ravisseurs. Et s'il plaît à Dieu, il reviendra bientôt", avait déclaré le président Keïta.

La libération de la figure de proue de l'opposition, 70 ans, est l'une des revendications des manifestants qui ont réclamé pendant des mois le départ du président Keïta.

"Le CICR a remis à un membre de la famille de Monsieur Soumaïla Cissé des lettres de la part de ce dernier", a indiqué le Comité international Croix-Rouge dans un communiqué rédigé à Bamako.

"Après de longs mois sans contact, pouvoir recevoir des nouvelles d'un être cher est d'un réconfort inestimable pour la famille", a ajouté l'institution d'aide humanitaire. 

"Je tiens à préciser que les lettres ne contenaient que des informations familiales et que le CICR ne participe pas aux négociations pour la libération de M. Cissé", a déclaré le chef de la délégation du CICR au Mali, Klaus Spreyermann, cité dans le communiqué.

"En tant qu'acteur humanitaire neutre et indépendant, lorsqu'un accord est trouvé entre les parties concernées, le CICR est prêt à faciliter un éventuel transfert des otages", a-t-il ajouté.

A défaut de preuve formelle concernant l'identité des ravisseurs et de revendication de l'enlèvement, les soupçons pèsent sur le groupe jihadiste d'Amadou Koufa, affilié à Al-Qaïda.

L'enlèvement d'une personnalité nationale d'une telle envergure est sans précédent, même dans un pays où de nombreux rapts ont été perpétrés pour différentes raisons.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 21/08/2020 à 14h57, mis à jour le 22/08/2020 à 12h35