"J'ai demandé à tout le monde de se réunir autour du Mali. Je le demande toujours mais cela ne veut pas dire que les militaires ont carte blanche", a déclaré cette éminente personnalité devant des centaines de personnes, dix jours après le putsch qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta.
"On ne délivrera de chèque en blanc à personne pour la gestion de ce pays ça, c'est fini", a insisté l'imam rigoriste et patriote, reprochant aux nouveaux maîtres de Bamako de s'enfermer dans leur quartier général et de se couper des forces vives.
L'imam, figure nationale à la croisée du religieux et du politique, pourfendeur de la corruption et chantre d'un Mali "refondé" sur ses valeurs religieuses et sociales, est un acteur primordial de la crise politique qui secoue depuis plusieurs mois le pays par ailleurs en proie aux attaques jihadistes et aux violences intercommunautaires.
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C'est autour de lui que s'est agrégé en avril un mouvement de contestation civile qui a mobilisé pendant des mois pour obtenir le départ du président Keïta, avant qu'un groupe d'officiers ne dépose le chef de l'Etat le 18 août. L'imam a signifié à la junte qu'elle n'avait fait que faire fructifier l'action de ce mouvement dit du 5-Juin.
"Nous avons mené le combat, des gens sont morts, les militaires qui sont venus parachever (ce combat) doivent tenir parole", a-t-il dit lors d'une cérémonie d'hommage aux victimes de troubles en juillet.