Le comité mis en place par la junte a désigné lundi comme président de la transition un officier à la retraite, le colonel-major Bah Ndaw, 70 ans, ex-ministre de la Défense du président déchu Ibrahim Boubacar Keïta. Le chef de la junte au Mali, le colonel Assimi Goïta, a quant à lui été désigné vice-président, investi d'importantes prérogatives en matière de sécurité.
"Nous prenons acte de ces premières nominations qui représentent une première étape encourageante dans le processus de transition au Mali, qui doit mener à la tenue d'élections d'autorités légitimes. D’autres nominations sont attendues et des consultations sont en cours avec les partenaires africains et européens pour en évaluer la portée", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
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"La France est disposée à accompagner et appuyer la transition civile au Mali qui se dessinera dans les conditions fixées par la Cédéao (Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest)", conclut le Quai d'Orsay.
La Cédéao, qui a imposé des sanctions au Mali deux jours après le putsch du 18 août contre Keïta, ne s'est pas encore exprimée publiquement sur le choix de Bah Ndaw.
Le colonel Goïta a enjoint mardi la Cédéao de lever ses sanctions. Il par ailleurs appelé à "l'union sacrée autour du Mali", exhortant ses compatriotes à soutenir les forces nationales et internationales (force française Barkhane, onusienne Minusma, européenne Takuba) contre les groupes jihadistes.
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Le président français Emmanuel Macron a réagi indirectement, en appelant les nouveaux maîtres de Bamako à "mettre le Mali sur la voie irréversible du retour à un pouvoir civil et l'organisation d'élections rapides".
"La France, comme ses partenaires africains en particulier, ne pourra rester engagée qu'à cette condition", a-t-il prévenu dans son allocution vidéo mardi à l'Assemblée générale des Nations unies, alors que plus de 5.000 militaires français sont actuellement déployés au Sahel pour lutter contre les groupes jihadistes.