"Le but de la visite, c'est d'établir une relation de confiance avec les nouvelles autorités dans le cadre de la charte de transition qui a été validée au niveau international", a-t-il déclaré à l'AFP dans l'avion qui le conduisait à Bamako.
Les colonels à l'origine du putsch se sont engagés à rendre le pouvoir à des dirigeants civils élus au terme d'une période d'une durée maximale de 18 mois.
Ils ont aussi accepté des civils à la tête de la transition au sein de laquelle ils conservent toutefois un rôle prépondérant. Dans la foulée, la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a levé les sanctions imposées au Mali après le putsch, conférant une reconnaissance internationale de fait à l'équipe en place.
Lire aussi : A Alger, Le Drian plie bagage prématurément, les raisons d'une visite écourtée
Il s'agit de "travailler avec les autorités sur les paramètres de cette charte, qui intègre à la fois la mise en oeuvre des accords d'Alger, la lutte contre la corruption, contre l'impunité et la poursuite des combats entre les jihadistes, en particulier dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel", a souligné Jean-Yves Le Drian.
Le chef de la diplomatie française rencontrera lundi le président de transition Bah Ndaw, un colonel à la retraite, le Premier ministre Moctar Ouane, ex-ministre des Affaires étrangères, et son homologue Zeini Moulaye.
Il va s'entretenir dimanche avec les mouvements signataires des accords d'Alger, d'ex-groupes armés issus de la rébellion touareg réunis au sein de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) et d'autres progouvernementaux (GATIA).
Parmi eux, M. Le Drian doit notamment rencontrer Alghabass Ag Intalla, à la tête du Haut Conseil pour l'Unité de l'Azawad (HCUA), et M. Bilal Ag Chérif, à la tête du Mouvement national de ibération de l'Azawad (MNLA), deux leaders touaregs parmi les plus influents dans le nord du Mali.
Ces accords de paix signés en 2015, qui prévoient une intégration des groupes armés dans les forces régulières ainsi qu'une plus grande décentralisation et plus d'efforts de développement au profit du nord du pays, sont en grande partie restés lettre morte.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé le nouveau pouvoir à reprendre leur mise en oeuvre, fondamental pour la stabilité du pays.
Lire aussi : Le Drian jeudi en Algérie où il devrait évoquer la Libye et le Mali
Malgré la présence des forces française Barkhane et onusienne (Minusma), les violences jihadistes continuent de sévir dans le nord et se sont étendues au centre, où elles se doublent d'affrontements intercommunautaies, ainsi qu'aux pays voisins.
La France, qui compte plus de 5.000 soldats au Sahel, a réitéré après le coup d'Etat sa détermination à poursuivre le combat antijihadiste au Mali.
L'homme fort de la junte, le colonel Assimi Goïta, désormais vice-président, a aussi promis de gagner la "guerre" contre les jihadistes et exprimé son soutien à Barkahne et la Minusma ainsi qu'à la force du G5 Sahel qui réunit cinq pays dont le Mali.
La récente libération de quatre otages, dont la Française Sophie Pétronin, en échange de 200 détenus réclamés par les jihadistes, a toutefois relancé les spéculations sur l'engagement d'un dialogue avec les groupes radicaux.