C'est peut-être l'épilogue de la crise de la transition malienne qui a vu l'arrestation, hier lundi 24 mai 2021 , du président Bah N'Daw, de son Premier ministre, Moctar Ouane qui venait de publier la liste de son gouvernement, mais également la mise aux arrêts de son tout nouveau ministre de la Défense, le général de Brigade, Souleymane Doucouré.
Dans une déclaration d'Assimi Goïta, en sa qualité de vice-président de la Transition, le chef de la junte malienne explique les raisons profondes qui ont mené à ce coup de force, dont deux principales. La première étant le fait d'avoir été écarté, alors que la Charte de la Transition lui donne des prérogatives sur la sécurité et la défense. Et la seconde est l'incapacité du gouvernement de Moctar Ouane de trouver une solution à la crise sociale.
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Voici la déclaration intégrale du vice-président de la Transition
Suite à une crise de plusieurs mois au plan national prenant en compte des grèves et manifestations diverses des acteurs sociaux et politiques, le gouvernement dirigé par Monsieur Moctar OUANE, s’est montré incapable de constituer un interlocuteur fiable, susceptible de mobiliser la confiance des partenaires sociaux.
Dans la foulée et de façon unilatérale, le président de la Transition a accepté la démission du gouvernement et reconduit immédiatement le premier ministre avec pour mandat d’aller å la formation d’un nouveau gouvernement. La conséquence a été une consternation générale marquée par la persistance des grèves de l’Union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), dont l’issue est finalement une grève illimitée. Cet état de fait constitue une véritable asphyxie de l’économique malienne et partant, la garantie d’une instabilité aux conséquences incommensurables.
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Dans les démarches de constitution d’un nouveau gouvernement le Premier ministre nouvellement reconduit a établi une liste de gouvernement en accord avec le président de la Transition sans concertation avec le vice-président en charge des prérogatives à lui conférées par la charte à savoir, la Défense et la Sécurité. Une telle démarche témoigne d’une volonté manifeste du président de la Transition et du Premier ministre d’aller vers une violation de la charte de Transition, contrairement au serment prêté lors de son investiture le 25 septembre 2020. Nonobstant, les interpellations et négociations diverses engagées par le vice-président auprès des chefs d’Etat de la sous-région et de certaines chancelleries présentes au Mali en vue d’amener le président de la Transition et le Premier ministre à respecter les prescriptions de la charte de Transition, ceux-ci sont restés persistants dans leur posture.
Ainsi, de par le serment prêté en même temps que le président de la Transition et tenu par l’engagement patriotique pris devant le peuple malien ainsi que devant les forces de défense et de sécurité, le vice-président de la Transition s’est vu dans l’obligation d’agir pour préserver la charte de Transition et défendre la république et de placer hors de leurs prérogatives le Président et son Premier ministre ainsi que toutes les personnes impliquées dans la situation.
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En cette circonstance, le vice-président de la Transition invite les populations à vaquer librement à leurs occupations et les rassure de l’engagement indéfectible des Forces armées de défense et de sécurité, à préserver l’intérêt supérieur du Peuple malien, conformément à l’esprit et à la lettre de la charte de Transition. Au demeurant, le vice-président de la Transition tient à préciser que le processus de transition suit son cours normal et que les élections prévues se tiendront courant 2022.