Pendant des siècles, voire des millénaires, le mortier a servi à transformer les céréales en farines, à la simple force des bras des femmes, avant que les moulins électriques ne prennent sa place pour cette fonction. Aujourd'hui encore, cet objet ménager est présent dans toutes les cuisines maliennes, voir d'Afrique de l'ouest.
En effet, s'il a perdu sa place pour moudre les graines de céréales, il est encore indispensable pour transformer le poivre en poudre. Il en est de même pour l'arachide crue, mais aussi l'oignon, qui sont régulièrement utilisé dans les plats maliens après un bref passage entre le mortier et son fameux pilon.
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Pour s'imprégner de son façonnage, il faut se rendre auprès des forgerons traditionnels, lesquels, pour l'occasion, deviennent des sculpteurs sur bois, au lieu de travailler le métal. Généralement, c'est l'essence de caïcédrat, imposants arbres d'Afrique de l'ouest au bois rougeâtre, dont les troncs sont utilisés pour fabriquer le mortier et son pilon.
Mais l'accès à cette matière première de premier choix est aujourd'hui devenu difficile. Ce qui pousse les artisans à revoir sensiblement leurs prix à la hausse. S'il fallait à peine 2000 FCFA pour s'équiper, les femmes sont aujourd'hui amenées à débourser jusqu'à 4000 FCFA pour entrer en possession de cet objet finement taillé dans du bois de qualité.