Sur le Plateau dogon, long de 200 km, où le sol rocailleux rend difficile, voire impossible, la production agricole, les populations autochtones ont développé des techniques ingénieuses depuis des millénaires. Mais, avec le changement climatique et la croissance démographique, la végétation d'altitude subit une forte agression.
En effet, ce plateau dont le point culminant satteint 971m, riche de ses multiples cascades et de ses arbres verdoyants, fait l'objet de coupe abusive de bois, ce qui accélère l'érosion.
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Pour apporter une réponse urgente à ce phénomène du couvert végétal, certaines techniques sont vulgarisées sur cette région qui s'étend de Segué à Doutza. Il s’agit notamment de la régénération naturelle assistée (RNA), de la lutte anti-érosive et de la fixation des dunes.
La pratique de la RNA au Plateau dogon se justifie principalement par la recherche de la satisfaction des besoins en produits ligneux, rendue difficile par cette déforestation, mais aussi la dégradation des terres d’exploitation agricole et l’échec de la politique de protection et des projets de reboisement au Sahel.
Cette pratique recommande aux paysans de laisser les arbres naturels dans les champs et de les entretenir avec l’élagage. Les branchettes élaguées ainsi que les feuilles qui tombent servent alors de fémur organique.
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Par rapport à la lutte anti-érosive, cette technique n’est pas nouvelle au Plateau dogon. Elle consiste à transformer les parties dégarnies en terre cultivable. Les pierres placées les unes à côté des autres et dans le sens de l’érosion permettent d'accumuler de la boue en provenance des élévations. Tout l’espace choisi comme champ finit par être garni.
Dans certaines parties du Plateau dogon, les dunes de sable avancent drastiquement et elles constituent un énorme danger pour les populations qui vivent dans ces localités.
C’est pour cela que la technique de la plantation des euphorbes constitue un enjeu majeur. Ces initiatives doivent être appuyées au Plateau dogon afin de permettre aux populations d'y vivre le plus longtemps que possible et d’assurer la sécurité alimentaire dans cette partie du Mali.