Mali: au moins 15 civils tués dans un village peul

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Le 16/01/2020 à 20h17, mis à jour le 18/01/2020 à 20h12

Au moins 15 civils ont été tués dans la nuit de mercredi à jeudi dans un village peul du centre du Mali, une région marquée par des violences intercommunautaires ayant fait des centaines de morts ces dernières années mais qui avait connu une accalmie depuis six mois.

"Quinze civils peuls ont été tués par des hommes armés à Sinda, village situé à 12 km de Douentza", a déclaré à l'AFP une source sécuritaire malienne, sans identifier les assaillants.

"Au moins 15 civils peuls ont été tués. Certains ont été égorgés dans leur sommeil, d'autres après avoir été arrêtés par de présumés chasseurs traditionnels communément appelés +dozos+, ou en tout cas ils étaient habillés comme eux", a précisé un élu de Douentza ayant requis l'anonymat pour des raisons de sécurité.

Les victimes ont été inhumées jeudi par les habitants du village, "la peur au ventre", a déclaré un enseignant de Sinda contacté par l'AFP.

Depuis l'apparition en 2015 dans le centre du Mali du groupe du prédicateur radical Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l'agriculture, qui ont créé leurs "groupes d'autodéfense" en s'appuyant sur les groupes de chasseurs traditionnels dozos.

Les violences qui déchirent cette région depuis cinq ans ont culminé avec le massacre le 23 mars 2019, attribué à des chasseurs dogons, de quelque 160 Peuls dans le village d'Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso. En juin dernier, quelque 35 Dogons ont été tués à Sobane Da et une quarantaine dans les villages de Gangafani et Yoro, pour ne citer que les attaques les plus meurtrières.

L'association de chasseurs dogons Dan Nan Ambassagou, officiellement dissoute au lendemain du massacre d'Ogossagou, reste l'une des mieux organisées et est régulièrement accusée par les associations peules d'être responsable de ces attaques, ce qu'elle dément.

Une accalmie avait été enregistrée depuis la signature en août d'accords "de cessation des hostilités" par des groupes armés peuls et dogons du centre du pays, en marge d'une visite du Premier ministre, Boubou Cissé.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 16/01/2020 à 20h17, mis à jour le 18/01/2020 à 20h12