Investissement: top 5 des destinations les plus attractives d’Afrique

DR

Le 27/03/2018 à 15h57, mis à jour le 27/03/2018 à 16h20

Dans quels pays africains faut-il investir en 2018? Quantum Global Research Lab apporte la réponse à travers son traditionnel classement des pays africains les plus attractifs en matière d’investissement. C’est le Maroc qui occupe le 1er rang dans l’édition de cette année.

Quantum Global Reseach Lab vient de publier l’Africa investment index (AII). Il s’agit d’un véritable guide sur l’attractivité des investissements sur le court et le moyen terme en Afrique, au moment où les pays africains se rivalisent pour attirer les investissements directs étrangers (IDE) en engageant des plans de développement (Plan Sénégal Emergent, Gabon Emergent, Plan national de développement de la Côte d’Ivoire, etc.) et en mettant en place des politiques de diversification de leurs économies pour stimuler leur développement industriel et attirer les investissements sur des secteurs stratégiques autres que le pétrole.

Dans ce cadre, les investisseurs potentiels en Afrique ont besoin d'outils à même de les aider dans leurs choix.

C’est l’objectif auquel s’attèle l’Africa investment index (AII) qui mesure l’attractivité des pays africains pour les investisseurs étrangers.

Cet indice est basé sur 6 critères fondamentaux et une batterie de sous-indicateurs: la croissance des facteurs (croissance du PIB, taille du marché et investissement domestique/PIB), facteurs de risques (taux d’intérêt réel, couverture des importations, dette extérieure/PIB, ratio du compte courant, inflation et masse monétaire), environnement des affaires (doing business, ouverture économique), facteur démographique (taille de la population) et réseaux sociaux (taux de pénétration de Facebook).

Ces critères sont basés sur des données recueillies par la Banque mondiale, le FMI, la CNUCED et sur des estimations de Quantum Global.

Pour chaque sous-critère, les pays du continent sont notés de 1 à 54 points, avec 1 comme la meilleure note attribuée au meilleur pays pour cet indicateur et 54 pour le pire pays pour ce critère. Ainsi, plus le score global est faible, plus le climat d’investissement des entreprises est favorable et donc attractif.

L’étude porte sur les 54 pays du continent. Le Maroc y détrône le Botswana en tant que destination la plus attractive du continent, devant l’Egypte, l’Algérie, le Botswana et la Côte d’Ivoire.

Maroc: le Royaume retrouve son trône

Le Maroc retrouve sa place de destination la plus attractive d’Afrique, après l’avoir perdu en 2016 au profit du Botswana. Le Royaume, outre ses atouts traditionnels (proximité géographique, stabilité politique, infrastructures, etc.) a obtenu un score global de 16,250 points, ce qui le classe au Top 5 africain des pays les plus attractifs en matière d’investissement.

Le Royaume doit ce score à ses classements au niveau des critères de dette extérieure (4e), taille de l’économie (5e), à son environnement des affaires (6e) et au niveau de pénétration de Facebook (8e).

Grâce à ces facteurs et à bien d’autres, «le Maroc a attiré des flux de capitaux étrangers avec régularité, en particulier dans les secteurs de la banque, du tourisme et de l’énergie et grâce au développement de son industrie», a souligné Mthuli Ncube, directeur général de Quantum Global Research Lab.

Le Maroc pourrait améliorer son score grâce en optimisant les indicateurs suivants: croissance économique (37e), risques liés à la masse monétaire (40e) et à la balance des opérations courantes (34e).

Egypte: la taille de l’économie et de la population

A l’instar du Maroc, l’Egypte a gagné une place dans le nouveau classement annuel de Quantum global pour accéder au second des pays africains les plus attractifs en matière d’investissement avec un score de 16,333 points. Le pays des pharaons doit son classement à ses performances au niveau des critères taille de l’économie (2e), taille de sa population (3e), taux d’intérêt réels (4e), balance des opérations courantes (5e), masse monétaire (6e) et taux de pénétration de Facebook (7e).

Ces excellentes performances sont néanmoins amoindries par celles liées à la croissance économique (31e), investissement domestique (44e), risque de change (45e) et ouverture au commerce (49e). Autant de critères que le pays devrait améliorer dans les années à venir grâce aux réformes entreprises par le pays au cours de ces deux dernières années. D’ailleurs, selon plusieurs projections, le pays devrait afficher la plus forte croissance de la région MENA en 2019.

Algérie: de bons indicateurs, mais...

L’Algérie a fait un bond considérable passant de la 7e à la 3e position du pays le plus attractif en matière d’investissement au niveau africain avec un score de 16,583 points. Au-delà des importantes ressources en hydrocarbures, l’Algérie doit ce bond grâce au niveau de sa dette extérieure (1er), du ratio du compte courant (1er), des investissements domestiques (2e), de la taille de l’économie (4e), du niveau des taux d’intérêt réel (6e), du taux de pénétration de Facebook (6e) et de la taille de sa population (9e).

Toutefois, le pays accuse des faiblesses notables au niveau des critères relatifs à l’environnement des affaires (30e), croissance du PIB (30e), ouverture au commerce (36e), couverture des importations par les exportations (40e) et risque lié au niveau de la masse monétaire (43e).

Malgré son classement, les investisseurs étrangers sont découragés par la politique 51/49 qui confère aux Algériens le contrôle capitalistique systématique de tout investissement réalisé en Algérie et qui décourage de nombreuses firmes à s’implanter dans ce pays.

Botswana: handicapé par sa taille

Habitué aux podiums, le Botswana figure dans le Top 5 des destinations africaines les plus attractives malgré un recul de 3 places pour occuper le 4e rang continental (1er en 2016) avec un score de 16,917 points.

Parmi les critères retenus par Quantum Global, le Botswana réalise ses meilleures performances en couverture des importations (1er), niveau de la dette extérieure/PIB (2e), environnement des affaires (4e), balance du compte courant (4e) et taux de pénétration de Facebook (9e).

Toutefois, le pays est handicapé par la taille de sa population (42e), ce qui décourage les investisseurs qui souhaitent toucher le marché local, et le niveau de croissance du PIB (45e).

Côte d’Ivoire: la croissance économique comme locomotive

La Côte d’Ivoire qui devrait afficher la 3e plus forte croissance africaine et la 4e du monde en 2018, selon le FMI et la Banque mondiale, boucle logiquement le Top 5 des pays les plus attractifs en termes d’investissement au niveau du continent avec un score de 17,455 points.

Avec ce score, le pays améliore son rang d’une place par rapport à 2016 pour figurer au 5e rang africain en termes d’attractivité des investissements.

Selon l’indice d’investissement de Quantum Global, le pays doit surtout son classement à sa dynamique de croissance où il s’adjuge la meilleure note du continent (1er). La Côte d’Ivoire devrait afficher une croissance de l’ordre de 7,2% de son PIB en 2018. Le pays réalise également de bonnes performances au niveau de la couverture des importations (5e), du risque de change (9e) grâce notamment à la stabilité du franc CFA, et de la taille de son marché (13e).

Rappelons que Quantum Global est un groupe international actif dans les domaines du capital investissement, de la gestion des investissements, de la recherche macro-économique et de la modélisation économétrique. Les fonds d’investissement du groupe sont placés dans divers secteurs en Afrique, notamment l’agriculture, la santé, l’hôtellerie, les infrastructures et l’exploitation minière

Par Moussa Diop
Le 27/03/2018 à 15h57, mis à jour le 27/03/2018 à 16h20