France: un immigré sur cinq est algérien, près d'un sur deux est maghrébin

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Le 08/10/2019 à 10h36, mis à jour le 08/10/2019 à 10h41

Selon les statistiques de l'Insee, ce sont quelque 4,1 millions d'immigrés qui vivent actuellement sur le sol français. L'Hexagone continue néanmoins de jouer la carte de la fermeture, là où l'Allemagne se montre plus ouverte.

En France, alors que la majorité a initié un débat parlementaire sur l'immigration, l'Insee vient de publier les statistiques concernant les étrangers non originaires de l'Union européenne qui résident actuellement dans l'Hexagone. Parmi ceux-ci, sont évidemment exclus les personnes ayant acquis la nationalité française. 

Suivant ces critères, ils ne sont au total que 4,1 millions sur un total de 67 millions d’habitants que compte l'ancienne métropole coloniale. 

En tête se trouvent les Algériens, avec quelques 807.500 citoyens résidant actuellement en France, soit 20% du total. Les Marocains, qui sont au nombre de 755.400, sont la deuxième nationalité étrangère, non-européenne présente en France. Quant aux Tunisiens, ils représentent quelque 275.900 immigrés, la quatrième plus forte communauté non-européenne.

Ainsi ces trois pays du Maghreb comptent un total de plus de 1,83 millions de personnes, 44,84% de l'ensemble des immigrés non-européens en France. 

La première nationalité non-européenne et non-maghébrine ayant un statut de migrants est turque. Ils sont, au total, 286.400 Turcs en France, une petite tête devant les Tunisiens. 

Evidemment, la France compte aussi, 622.000 Portugais, 286.400 Italiens et 248.000 Espagnols, qui ne sont pas officiellement comptés comme des migrants, compte tenu de leur citoyenneté de l'Union européenne. 

Quand on se rappelle qu'en 2015, l'Allemagne avait accueilli, d'un coup, près d'un million de migrants et le flux n'a jamais été interrompu, on se rend compte de la politisation de cette question pour le cas français. Les gouvernements français sont incapables d'en assurer la gestion responsable, à la manière du voisin allemand. Le thème de l’immigration s’invite à chaque campagne électorale.

C'est l'extrême droite qui, la semaine dernière, a de nouveau convoqué ce débat identitaire, dans l'unique but de mener les débats lors prochaines élections municipales. La réaction d'Emmanuel Macron pour l'amener devant le parlement a d'ailleurs été vivement critiquée, puisque le président français a simplement joué le jeu de Marine Lepen. 

"Il nous faut, s’agissant de l’immigration professionnelle, avoir une approche pragmatique en relation avec nos besoins de main d’œuvre", a affirmé Edouard Philippe, le premier ministre français, lundi 7 octobre, devant l’Assemblée nationale.

De nouveau, la boîte de Pandore est ouverte pour faire de l'immigré la cause de tous les maux français ou remettre au goût du jour la question des quotas de nationalité. 

Le chef du gouvernement français estime que "s’il fallait, je dis bien s’il fallait, piloter par objectif quantitatif notre immigration en matière professionnelle, il faudrait encore s’interroger sur l’intérêt de quotas par nationalité ou par secteur professionnel". 

Par Djamel Boutebour
Le 08/10/2019 à 10h36, mis à jour le 08/10/2019 à 10h41