Algérie: Messahel accuse le Maroc de perturber l'Union africaine

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Le 04/09/2017 à 15h46, mis à jour le 04/09/2017 à 15h55

Déformant les faits qui se sont passés à Maputo, Abdelkader Messahel, le ministre algérien des Affaires étrangères, affirme que le Maroc cherche à perturber les réunions de l'Union africaine. Le fait que le Polisario a été éjectée en tant que délégation officielle ne l'empêche pas de crier victoire.

Suite aux incidents ayant eu lieu au Mozambique où le Polisario a été empêché par le Maroc de prendre part au Sommet Afrique-Japon en tant que délégation à part entière, Abdelkader Messahel, le ministre algérien des Affaires étrangères, a réagi ce lundi matin devant le Sénat de son pays, tout en faisant une interprétation peu convaincante des événements. Déformant les faits, il a accusé le Maroc de vouloir "perturber les rencontres de l'Union africaine". "Il y a eu une tentative à Malabo (lors du sommet afro-arabe, NDLR), une autre en Zambie (sic!), il y aura d'autres tentatives (...)". 

Il faudra remarquer, au passage, la faible connaissance du chef de la diplomatie algérienne des pays du continent, puisqu'en réalité il ne s'agit pas de la Zambie, pays dont l'équipe nationale de football venait d'infliger une lourde défaite à l'Algérie (3-1) dans le cadre des qualifications pour le Mondial 2018. L'incident auquel il fait référence s'est plutôt produit au Mozambique, plus précisément à Maputo, lors du récent sommet Afrique-Japon, il y a une semaine. 

Et Messahel de poursuivre, affirmant que quand de tels incidents se produiront, ils "vont avoir le même sort, c'est-à-dire l'échec". Ces propos s'éloignent des faits. La vérité c'est qu'il y avait bien les Sahraouis de la RASD dans la salle, cependant ils n'ont pas pris part à la réunion en tant que délégation. Par une argutie procédurale, le Mozambique qui les avait invités les a inscrits dans sa propre délégation. Ils auraient bien pu suivre la rencontre sur les écrans en dehors de la salle, mais c'était tout comme. D'ailleurs, lors de la photo officielle, les représentants des rebelles du Polisario ont été tout simplement priés d'attendre le tour des figurants. 

Fidèle à la politique de son pays, Messahel a tenté de maquiller la vérité et de transformer en victoire une défaite. Pourtant, s'il y a une vérité à chercher, c'est bien dans son lapsus concernant la Zambie. Car non seulement ce pays a battu l'équipe algérienne de football, mais il l'a définitivement écarté de la course au Mondial 2018. La défaite se trouve bien du côté d'Alger. Et même quand le ministre algérien des Affaires étrangères essaie de la maquiller, la vérité est vraisemblablement plus forte que sa volonté.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 04/09/2017 à 15h46, mis à jour le 04/09/2017 à 15h55