Vidéo. L'obstruction du passage d'El Gueguerat par le Polisario provoque une pénurie de fruits et légumes à Nouakchott

Le360 / Amadou Seck et Mamoudou Kane

Le 28/10/2020 à 10h57, mis à jour le 28/10/2020 à 21h00

VidéoLe trafic des camions gros porteurs venant du Maroc, qui approvisionnent le marché mauritanien en fruits et légumes, ainsi qu’une bonne partie de l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), est à l’arrêt depuis plus d’une semaine.

A cause des provocations des séparatistes du Polisario qui cherchent coûte que coûte l'affrontement avec le Maroc, Nouakchott n'est plus approvisionnée correctement en fruits et légumes.

En effet, le point de passage frontalier d'El Guerguerate (55 kilomètres au nord de Nouadhibou) connaît des perturbations à cause de barrages de fortune érigés par des hommes en armes qui veulent rappeler leur existence à la communauté internationale à l’approche d’une réunion du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations unies.

La conséquence est une disparition quasi totale des fruits et légumes, les quelques produits disponibles se vendant à des prix multipliés par «n». Ce mardi, le marché de la mosquée marocaine de Nouakchott offre l’image d’un vide sidéral. Faute de marchandise, clients et vendeurs ont naturellement déserté ces lieux, habituellement grouillants de monde.

Mohamed Salem, vendeur de légumes, se désole de l’arrêt brusque du trafic de marchandises, dont il ignore les causes. Il note que les prix de tous les légumes, tels que les carottes, choux, poivrons et tomates, sont devenus 3,4 et même 5 fois plus chers que la moyenne habituelle.

A titre d’illustration, le coût du kilogramme de tomates fraîches est passé de 300 ouguiyas à 1500/1600 ouguiyas, soit environ 35-40 DH. Une spirale d’inflationniste qui touche également les carottes, dont le kilogramme est passé de 250/300 ouguiyas à 500 ouguiyas, les choux, dont le kilogramme passe de 250 ouguiyas à 500 ouguiyas, les aubergines de 200/250 à 500 ouguiyas.

Le kilogramme de citrons, qui se vendait habituellement à 350/400 ouguiya, a atteint mardi 700 ouguiyas. Zakaria, vendeur de légumes, de nationalité marocaine, constate avec désolation l’arrêt du trafic et souhaite un retour rapide à la normale.

Boubacar Cissokho, vendeur de légumes, exprime sa surprise par rapport à la nouvelle situation, qui perturbe les activités, avec un impact grave sur l’approvisionnement du marché mauritanien. Il souhaite une solution rapide pour une reprise du trafic. Abdelkrim, camionneur marocain, est rentré en Mauritanie juste avant la fermeture du passage.

Il reste bloqué ici en attendant la réouverture. Cette situation, qui provoque une montée vertigineuse des prix de produits alimentaires courants, intervient dans un contexte de crise économique et sociale née de la pandémie mondiale du coronavirus (Covid-19), qui a drastiquement réduit les activités pendant quelques mois, avec un inévitable impact sur le panier de la ménagère.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 28/10/2020 à 10h57, mis à jour le 28/10/2020 à 21h00