Mauritanie: la presse dénonce les manœuvres du Polisario au passage frontalier de Guerguerat

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Le 04/10/2020 à 10h38, mis à jour le 04/10/2020 à 10h39

La presse mauritanienne accuse le Polisario, soutenu par l'Algérie, de mettre en danger les intérêts de la Mauritanie en entreprenant des manoeuvres visant à perturber la circulation au niveau du passage de Guerguerat.

Depuis quelques jours, le Front Polisario a entreprends une série de manœuvres et des gesticulations visant à perturber la libre-circulation des personnes et des biens au niveau du passage frontalier de Guerguerat, point frontalier entre le Royaume du Maroc et la république Islamique de Mauritanie, située au point kilométrique 55 (au nord de Nouadhibou).

Ces agissements interviennent à la veille d’une importante réunion du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU), prévue à partir de la deuxième semaine du mois d’octobre.

Cette situation est particulièrement dénoncée par la presse arabophone et de nombreux blogueurs mauritaniens, qui désapprouvent ces actes hostiles à la Mauritanie, car de nature à perturber l’approvisionnement normal du marché national en fruits, légumes et divers autres produits, mais aussi les exportations mauritaniennes de poisson vers l’espace de l'UE, dont une partie est convoyée par voie terrestre.

Dans ce concert de voix désapprobatrices, cette réaction du site Al wiam, sous le titre «passage frontalier El Guergarate: quand est-ce que le Polisario mettra-il-fin aux manœuvres visant les intérêts de la Mauritanie?».

Ce média arabophone condamne avec des termes clairs les agissements du mouvement séparatiste «visant à obstruer l’axe routier entre le Maroc et la Mauritanie», et met en évidence les retombées négatives «de ces blocages sur l’approvisionnement du marché en fruits, légumes et autres produits alimentaires, ce qui risque de porter une atteinte grave au pouvoir des consommateurs mauritaniens. Sans oublier l’impact négatif sur les exportations mauritaniennes de poissons frais vers l’Europe, via ce passage frontalier».

Le journaliste désapprouve également des actes hostiles, portant atteinte aux intérêts vitaux de la Mauritanie, de la part du Polisario, soutenu par l’Algérie.

Autre média engagé dans ce concert de désapprobation, le site arabophone Almarabimedias publie un éditorial sous le titre «les intérêts de la Mauritanie sous la menace des bandes du Polisario».

Le directeur de cette publication, Mustapha ould Mohamed Mahmoud, analyse «les agissements du mouvement séparatiste comme visant en premier lieu les intérêts de la Mauritanie. Le marché et les consommateurs mauritaniens sont les premières victimes de ces manœuvres hostiles. C’est une guerre économique déclarée contre la Mauritanie».

Pour sa part, le site Chati constate «l’échec des tentatives du Polisario de bloquer le passage frontalier de Guerguerat, qui met les séparatistes dans de sales draps», suite «à un sévère rappel à l’ordre de la part de l’Organisation des Nations Unies (ONU), obligeant les dirigeants du Polisario à des palabres dans les camps de Tindouf, pour tenter de sortir du pétrin dans lequel ils se sont engouffrés en appelant au blocage du passage frontalier de Guerguerat».

Citant «des sources fiables», ce même média ajoute que «les milices du Polisario ont sommé les éléments en provenance de Tindouf de rebrousser chemin».

Au-delà des organes de presse électroniques, les blogueurs et les réseaux sociaux sont également dans la même dynamique de dénonciation.

C'est là une parfaite illustration de la tendance d'une opinion publique mauritanienne qui a sasi toute l’importance du passage frontalier de Guerguerat, ses enjeux économiques et commerciaux, et qui vont bien au-delà du territoire national, lequel constitue la portée d’entrée de l’espace de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et son immense marché de 350 millions de consommateurs.

Ces manœuvres anachroniques représentent une violation flagrante du principe de la libre-circulation des personnes et des biens.

Un véritable combat d’arrière-garde, au moment ou les gouvernements africains se préparent à la concrétisation de la Zone de Libre-Echange Continentale (ZLEC).

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 04/10/2020 à 10h38, mis à jour le 04/10/2020 à 10h39