Près de 45 ans après des faits de torture considérés comme crimes contre l’humanité du point de vue du droit pénal international, les anciens militaires mauritaniens, prisonniers de guerre et victimes de traitements inhumains, cruels et dégradants de la part des séparatistes du front Polisario, continuent à réclamer la reconnaissance des autorités de Nouakchott et celle de leurs droits légitimes.
Réunis en association, ces anciens militaires d’un âge très avancé, qui ont vécu dans leur chair et payé de leur sang les conséquences de leur engagement pour la défense de la patrie, ne baissent pas les bras et entendent poursuivre leur combat afin d'obtenir gain de cause à leur revendication légitime.
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Mohamed Mahmoud ould Malha, ancien gendarme et prisonnier de guerre, rappelle les traitements inhumains qu'il a subis: travail forcé et tortures dans les camps de concentration du mouvement séparatiste pendant 5 ans. Partant de la libération depuis 1981, il revient sur le parcours entamé auprès des plus hautes autorités (présidence, ministère défense, état-major, organisations de défense des droits humains) pour la reconnaissance des sacrifices consentis au profit de la nation, mais sans résultat.
Il parle également d’une modique pension de retraite, et affirme la détermination du collectif à poursuivre la revendication des droits des membres dans la légalité et suivant des méthodes pacifiques, en interpellant au passage le président Mohamed Cheikh El Ghazouani.
Alioune ould Omar, ex-adjudant-chef de l’armée et ancien prisonnier de guerre se souvient avec amertume de son enlèvement, des tortures subies et s’insurge contre l’absence de reconnaissance, malgré les sacrifices consentis et tous les malheurs infligés dans les camps de concentration du Polisario.
Pour sa part, Ndongo Amadou Ibra, adjudant-chef retraité de l’armée et ex-prisonnier de guerre, raconte les circonstances de sa capture à l’occasion de la bataille d’Ain Bentelli, pendant laquelle le capitaine Soueidat, héros de la guerre par son courage et véritable icône nationale, est tombé sous les balles de l’ennemi. Il revient sur sa captivité, d’une durée de 4 ans et 6 mois, dans les camps du Polisario, les mauvais traitements subis et sa déportation vers le Sénégal où il est resté entre 1989 à 2011.
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Il lance un appel pressant au président Mohamed Cheikh El Ghazouani, au gouvernement, à la classe politique et aux organisations de la société civile, pour la reconnaissance des droits de ces citoyens, ex-militaires, qui ont loyalement servi la patrie et l’ont payé au prix fort.
Mme Néné Kome, veuve du gendarme Sy Hamady, ancien prisonnier de guerre du Polisario, raconte des conditions de vie difficiles, avec une pension de 6.000 anciennes ouguiyas pour entretenir une famille de11 enfants, parmi lesquels 4 handicapés, avec l’obligation d’assurer la nourriture et l’éducation pour tous.
Cette veuve lance un appel de détresse au président Mohamed Cheikh Ghazouani pour la reconnaissance des droits des anciens militaires victimes des tortures du Polisario.