Pour Mohcine Belabbas, secrétaire général du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), si les frontières entre le Maroc et l'Algérie restent fermées, c'est à cause du manque de volonté du côté des dirigeants au pouvoir dans son pays. "L’ouverture des frontières algéro-marocaines dépend en grande partie du gouvernement algérien", a-t-il dit, interrogé par un journaliste du site d'information Tout sur l'Algérie.
Selon lui, "un consensus existe" au sein de l'opposition et "des diplomates de renommée mondiale", évoquant au passage les noms de Lakhdar Brahimi et Halim Bentallah. Le premier qui fut ministre des Affaires étrangères au début des années 1990 a aussi occupé les postes de secrétaire général adjoint des Nations unies et de la Ligue arabe. Alors que le second a eu à occuper les fonctions de secrétaire d’État chargé de la Communauté nationale à l’étranger et d'ambassadeur.
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Mohcine Belabbas qui est à la tête d'un parti représenté par neuf députés au Parlement algérien ne perd pas de vue que "leurs ouvertures nécessitent des pourparlers entre les dirigeants des deux pays afin d’asseoir une coopération sur leur sécurisation contre le banditisme et les trafics qui se sont d’ailleurs amplifiés avec cette fermeture".
Au-delà des critiques adressées aux dirigeants algériens, il annonce le lancement d'une initiative de concertation entre des partis politiques algériens, marocains et tunisiens pour échanger de manière soutenue sur les questions qui intéressent la sous-région.
Mohcine Belabbas n'est pas le premier à faire le constat du manque de volonté des autorités algériennes concernant l'ouverture des frontières terrestres. Quand certains évoquent la question du Sahara marocain, d'autres parlent d'un complexe algérien vis-à-vis du Maroc. Hichem Abboud, ancien rédacteur en chef de la chauvine revue de l'armée nationale populaire algérienne, Djeïch, estime que "si l'Algérie refuse de rouvrir la frontière, invoquant à chaque fois des arguments nouveaux, c'est uniquement pour éviter un afflux massif d'Algériens au Maroc, afflux qui permettrait d'effectuer des comparaisons peu avantageuses pour l'Algérie, un pays qui a gaspillé une grande partie de sa manne pétrolière".