Italie: après la polémique, Trieste autorise les Africains à son semi-marathon

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Le 28/04/2019 à 10h16, mis à jour le 28/04/2019 à 10h19

L'organisateur du semi-marathon de Trieste, prévu le 5 mai 2019, a finalement annoncé samedi 27 avril que des athlètes africains pourraient participer à l'épreuve. Sa décision initiale de n'inviter que des Européens, au nom du refus de "l'exploitation" des athlètes africains avait provoqué une vive

"Après avoir lancé une provocation qui a atteint sa cible et attiré une grande attention sur un thème éthique fondamental, nous allons inviter des athlètes africains, contrairement à ce qui avait été annoncé", a déclaré Fabio Carini, organisateur de la course, dans un communiqué transmis aux agences italiennes.

Peu auparavant, la Fédération italienne d'athlétisme avait annoncé l'ouverture d'une enquête autour de ce semi-marathon prévu le 5 mai, et de la décision des organisateurs de n'inviter que des Européens au nom du refus de "l'exploitation" des athlètes africains.

"La Fédération italienne d'athlétisme annonce que ses instances ont immédiatement ouvert une enquête visant à examiner les faits et les éventuelles violations de ses normes et règlements commises par des clubs affiliés ou des licenciés", précisait ce communiqué.

Cité samedi matin par le quotidien La Repubblica, Fabio Carini expliquait son choix initial de ne pas inviter de coureurs africains par sa volonté de "marquer le coup afin que soient prises des mesures permettant de réglementer ce qui est actuellement un commerce d'athlètes africains de grande valeur, qui sont purement et simplement exploités".

"Grave et indigne"

"Je reconnais que nous aurions dû soulever le problème de façon différente et avec un timing différent et c'est ce que nous ferons. Je regrette les réactions provoquées par cette décision et je présente mes excuses à ceux qui se sont honnêtement sentis offensés", a déclaré M. Carini dans son communiqué de samedi soir.

En même temps que la Fédération d'athlétisme, le secrétaire d'Etat Giancarlo Giorgetti (Ligue, extrême droite), chargé des sports au sein du gouvernement, avait également annoncé qu'il comptait "ouvrir une enquête".

Le vice-Premier ministre Luigi Di Maio (Mouvement 5 étoiles, antisystème) avait de son côté estimé que même s'il était "juste de combattre l'exploitation des coureurs africains", "ça n'est pas comme ça qu'il faut le faire".

"Ca n'est pas en les excluant d'une course qu'on va combattre ce problème. Au contraire, c'est comme ça qu'on aggrave les problèmes et cette histoire telle qu'elle ressort actuellement frise la folie", a encore déclaré M. Di Maio.

Plus tôt dans la journée, la députée européenne Isabella De Monte (Parti démocrate, centre-gauche), candidate à sa réélection dans la circonscription nord-est de l'Italie, avait déjà dénoncé une "épuration par le sport" et avait parlé d'une décision "grave et indigne".

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 28/04/2019 à 10h16, mis à jour le 28/04/2019 à 10h19