Afrique: à cause du Covid-19, les Investissements directs étrangers ont chuté de 28% au premier semestre

DR

Le 28/10/2020 à 09h35, mis à jour le 28/10/2020 à 21h00

Les flux d’Investissements directs étrangers (IDE) en Afrique ont chuté de 28% au termes des 6 premiers mois de l’année à 16 milliards de dollars, selon la Cnuced. Six pays ont concentré plus de 54,37% des flux à destination du continent. La pandémie explique grandement cette baisse drastique.

La Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (Cnuced) a publié hier, mardi 27 octobre, son rapport annuel, le Global investment trends monitor, qui donne un aperçu sur l’évolution des investissements directs étrangers (IDE) dans le monde au cours des six premiers mois de l’année en cours, marquée par la pandémie du Covid-19.

Il en ressort qu’au niveau mondial, les flux d’IDE ont chuté quasiment de moitié, et se portent à 399 milliards de dollars (soit une baisse entregistrée de l'ordre de 49% par rapport à l'année dernière).

Une situation qui s'explique par les impacts négatifs de la crise sanitaire sur l'économie mondiale, qui ont durement affecté la demande mondiale des matières premières et réduit les capacités financières de nombreuses multinationales. Celles-ci ont préféré remettre leurs projets d'investissement à plus tard, en attendant d'avoir plus de visibilité par rapport à l'évolution de la pandémie et ses conséquences économiques.

Conséquence logique: le continent africain, où les IDE sont davantage concentrés dans les secteurs extractifs, a subi la baisse du flux d'IDE, de l'ordre de -28%, et qui se sont portés à 16 milliards de dollars sur les six premiers mois de l’année en cours, contre 23 milliards de dollars lors du premier semestre de 2019.

Quasiment tous les grands pays récepteurs d'IDE du continent sont concernés par ce mouvement baissier, qui s’explique essentiellement par la crise économique consécutive aux impacts de la pandémie du coronavirus sur l’économie mondiale.

C’est l’Afrique du Nord, Egypte comprise, qui a été la région la plus affectée avec un flux d’IDE en chute de 44%, se portant à 3,8 milliards de dollars, à cause particulièrement de l’Egypte, dont les flux se sont contractés de 57%, se portant à 1,9 milliards de dollars, alors que le Maroc n’a enregistré qu’un recul modéré de 6% de ses flux, qui se sont établis à 0,8 milliard de dollars.

En Afrique subsaharienne, les flux d’IDE ont reculé de 21%, se portant à 12 milliards de dollars. C’est l’Afrique du Sud qui se positionne au premier rang, avec un flux de 2,9 milliards de dollars, en chute de 24%. Ce flux s’explique essentiellement par l’acquisition du sud-africain Pionner Foods par PepsiCo, pour un montant de 1,8 milliard de dollars, soit l’un des plus importants investissements de PepsiCo cette année dans le monde.

Le Nigeria, la première puissance économique du continent, dont l’économie repose sur les hydrocarbures, a vu le flux de ses IDE se contracter de 29%, s'établissant à 1,2 milliard de dollars. Une baisse qui s’explique par la baisse des investissements dans les hydrocarbures.

Le principal investissement étranger a concerné l’acquisition d’une participation de China Communications Construction Co Ltd dans Lekki Port Enterprise Ltd, en charge de la construction du port en eau profonde de Lekki, pour un montant de 233 millions de dollars.

Pour sa part, l’Ethiopie a enregistré un flux d’IDE en baisse de 12% à 1,1 milliard de dollars, grâce notamment aux investissements chinois dans le pays. Enfin, le Mozambique continue d’attirer des IDE dans ses immenses champs gaziers, avec 0,8 milliard de flux d’IDE, en baisse de 27% par rapport à la même période de l’année dernière.

Au total, les six premières destinations d’IDE en Afrique ont attiré 8,7 milliards de dollars, soit 54,37% du flux d’investissement global à destination du continent. C’est dire la forte concentration des flux d’IDE sur une toute petite poignée de pays africains. 

Par Moussa Diop
Le 28/10/2020 à 09h35, mis à jour le 28/10/2020 à 21h00