Union africaine: seuls deux pays ont ratifié l’accord établissant la zone de libre-échange

Le siège de l'Union africaine à Addis-Abeba.

Le siège de l'Union africaine à Addis-Abeba.

Le 14/05/2018 à 14h36, mis à jour le 14/05/2018 à 14h38

44 pays ont signé le traité relatif à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) en mars 2018 à Kigali, au Rwanda. Mais pour le moment, seuls deux pays l'ont ratifié. Le compte est loin d’être bon pour l’entrée en vigueur du marché commun africain.

Signée en grande pompe à Kigali en mars 2018 lors d’un sommet extraordinaire de l’Union africaine, la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) risque de prendre du temps pour se concrétiser, bien que 44 pays africains aient signé l’accord.

En effet, au-delà du refus du Nigeria, la première puissance économique du continent, et de la réticence de l’Afrique du Sud, seconde puissance économique africaine, les ratifications de l’accord ne semblent pas susciter l’enthousiasme qui était palpable lors de la signature de cet important accord censé contribuer fortement à l’augmentation des échanges commerciaux au niveau du continent.

A la date d’aujourd’hui, sur les 44 pays ayant signé l’accord, seulement deux pays l’ont ratifié. Il s’agit du Ghana et du Kenya. Les deux pays ont déposé la semaine dernière au siège de l’Union africaine leurs documents de ratification de la ZLECA le vendredi 11 mai 2018 à Addis-Abeba, en marge de la 51e session du comité d’experts de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) au sein des Nations unies, qui se tient du 11 au 15 mai courant dans la capitale éthiopienne.

Une décision saluée par le président la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat. «Je félicite le Kenya et le Ghana qui ont été les premiers Etats membres de l’Union africaine à avoir déposé les instruments de ratification auprès de la Commission de l’Union africaine», a-t-il souligné.

La conférence des ministres de la CEA a été l’occasion pour les participants de se livrer à un plaidoyer destiné à faire de la ZLECA «un outil puissant» apte à stimuler l’industrialisation, la diversification économique et le développement de l’Afrique. En effet, selon la CEA, la création de la ZLECA pourrait faire passer le commerce intra-africain de 16% à 52% d’ici 2022. Actuellement, cette zone de libre-échange compte 1,2 milliard de consommateurs pour un PIB de 2.500 milliards de dollars. 

Les ratifications du Ghana et du Kenya représentent une étape décisive pour la mise en place rapide de la zone de libre-échange au niveau du continent.

Il faudra toutefois que 22 pays, au moins, sur les 44 ayant signé l’accord de la ZLECA le ratifient afin qu’il entre en vigueur. A ce titre, le président du comité des experts de la CEA, le Sénégalais Mayacine Camara, a déclaré que son pays «sera le prochain à rejoindre le Ghana et le Kenya».

Par Moussa Diop
Le 14/05/2018 à 14h36, mis à jour le 14/05/2018 à 14h38