L’Organisation mondiale de la santé vient d’annoncer que les décès liés au Covid-19 «ont augmenté de 40% en un mois». Ainsi, selon le bureau africain de l’organisation basé à Brazzaville, au Congo, «plus de 22.300 décès on été signalés en Afrique au cours des 28 derniers jours, contre près de 16.000 décès des jours précédents» et ce, au moment où on note une tendance mondiale à la baisse des décès liés au Covid-19.
Ainsi, le continent recense plus de 96.300 décès pour 3,69 millions de cas officiels enregistrés, soit un taux de létalité de 2,60%. Ainsi, le taux de mortalité lié au Covid-19 en Afrique a dépassé celui de la moyenne mondiale qui est actuellement de 2,2% (2,38 millions de décès pour 108,40 millions de cas), alors que lors de la première vague, l’Afrique avait enregistré l’un des plus faibles taux de mortalité de la planète, soit autour de 2%.
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Ce taux moyen cache certes des disparités entre pays africains. L’Afrique du Sud et le Soudan ont des taux de mortalité largement supérieur à la moyenne africaine.
Cette inquiétude de l’OMS intervient au moment où le continent fait face à la propagation de la variante sud-africaine plus contagieuse sur le continent. Avec 1,48 million de cas et 46.869 décès, le pays le plus touché par la pandémie au niveau du continent affiche un taux de létalité de 3,16%. Et la moyenne sud-africaine contribue fortement à la hausse de celle du continent sachant que le pays arc-en-ciel représente à lui seul 40,11% des cas et 49% des décès liés au Covid-19 du continent. Or en Afrique du Sud, le taux de létalité du continent tombe à 2,23%.
Dans tous les cas, cette hausse de la mortalité inquiète et ce, d’autant que dans plusieurs pays du continent les constats faits au niveau des cimetières laissent apparaître une hausse des décès qui est imputée au Covid-19.
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La hausse de la mortalité intervient au moment où le variant sud-africain continue de gagner du terrain. Cette souche sud-africaine (501Y.V2), plus contagieuse, est devenue prédominante en Afrique du Sud et en Afrique australe. Déjà, mi-novembre, le variant 501.V2 représentait 90% des génomes séquencés par les scientifiques sud-africains. Le fait que cette souche soit plus contagieuse a beaucoup d’importance sur la létalité du fait qu’elle met une pression supplémentaire sur le système de santé des pays avec plus d’hospitalisations et donc de morts.
Elle s’est propagée actuellement dans d’autres régions d’Afrique de l’Est, centrale et occidentale. Elle a même été identifiée dans 24 pays non africains.
L’inquiétude est d’autant plus grande que la vaccination se fait au compte goute en Afrique. En effet, seuls le Maroc et les Seychelles ont vraiment démarré des campagnes de vaccination. Les Seychelles, avec 95.000 habitants, ont vacciné, jusqu’au jeudi 11 février, 44.423 personnes, soit plus de 68% des personnes ciblées par la campagne de vaccination. Quant au Maroc, en l’espace de deux semaines, il a réussi à vacciner 746.116 personnes, soit 3% des 25 millions de personnes ciblés.
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Les retards pris par les pays africains dans leurs vaccinations s’expliquent grandement par l’absence de vaccins. A date d’aujourd’hui, seul le Maroc a réussi à s’approvisionner en vaccins au niveau du continent. Le pays a réussi à acquérir 6,5 millions de doses dont 6 millions du vaccin AstraZeneca et 500.000 doses de Sinopharm. Quant à l’archipel des Seychelles, il a obtenu des dons de 100.000 doses des Emirats arabes unis et de l’Inde, ce qui permet de vacciner 50.000 personnes, soit 77% des personnes ciblés.
L’autre inquiétude africaine vient du fait que le vaccin d’AstraZeneca-Oxford censé être livré en masse au niveau du continent serait faiblement efficace face au variant sud-africain qui s’est propagé dans plusieurs pays du continent. Une situation qui a poussé l’Afrique du Sud à stopper sa campagne de vaccination. Du coup, les pays africains, où la souche sud-africaine est présente, commencent à se poser des questions quant à la démarche à suivre face à la pandémie du Covid-19.
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Pour le moment, le vaccin Pfizer-BioNTech semble avoir donné des résultats concluants contre cette variante. Toutefois, les conditions exigées par ce vaccin dont la conservation à une température de -70 degrés Celsius semblent ne pas être à la portée de tous les pays du continent. Ainsi, seulement 4 pays dont l'Afrique du Sud recevront les premières doses de ce vaccin.