Mauritanie-Gabon: pillage de commerces de résidents mauritaniens à Libreville

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Le 05/09/2016 à 16h27

Les commerces tenus par les ressortissants mauritaniens de Libreville ont été pillés, rapporte lundi la presse locale. Ces actes de violence ont été perpétrés dans le sillage des contestations post-électorales. Les pertes sont importantes avec plus d’un millier de magasins et commerces pillés.

Les violences post-électorales au Gabon ont touché les communautés étrangères fortement présente dans le pays. C’est le cas notamment de celle des mauritaniens de Libreville, une communauté fortement présente dans e commerce de détail, come c’est le cas dans tous les pays de la sous-région. «Notre communauté vit des moments difficile. Elle est exposée au premier débordement faute de protection», se plaint Taleb Ould Saleck, un ressortissant sur place.

Même si pour l’heure, l’évaluation des pertes s’apparente à un exercice aléatoire, le préjudice est incontestable et la tourmente des ressortissants mauritaniens de Libreville une réalité quotidienne.

«Au moment de mon départ il régnait une grosse peur au sein de la communauté mauritanienne. Les craintes se confirment aujourd’hui, avec la multiplication des pillages. Je suis en contact permanent avec mes compagnons restés sur place et les nouvelles sont de plus en plus alarmantes», a souligné C. K. Diagana, opérateur dans la filière textile, parti de Libreville le 25 août dernier, moins de 48 heures avant le vote.

Pour sa part, interrogé par téléphone depuis Libreville par «le360 Afrique» Mohamed Cheikh, un commerçant originaire de Guerou (est de la Mauritanie) affirme que «plus de 100 magasins à grandes surfaces et un millier de commerces de moindre importance, propriétés de Mauritaniens, ont été pillés. Même témoignage de la part de Alhousseinou Sao, ressortissant du village de N’Diaffane Dioké (prés de Kaédi, vallée du fleuve), qui explique depuis la capitale gabonaise qu’«au moins 500 magasins appartenant à des Mauritaniens ont été dévalisés par des pillards impossibles à identifier», avant d’expliquer que «seules les propriétés situées prés de la présidence de la République, pas très loin du grand marché, échappent aux pilleurs. Ici, c’est la grande peur».

Malgré la présence d’une forte communauté de commerçants mauritaniens, le pays n’a pas de consulat à Libreville. Il y a juste un consul honoraire qui réside plutôt à Dubaï, expliquent les ressortissants mauritaniens. Ainsi, «nous sommes sans protection» déplorent-t-il, en précisant toutefois que ce lundi «il règne un calme précaire».

Par rapport aux pertes subies par les opérateurs mauritaniens, le site d’infos en ligne «Alkhbar» avance le chiffre de 10 milliards de francs CFA.

Ces violences font suite à la proclamation des résultats de l'élection présidentielle du 27 août dernier, à l'issue de laquelle le président Ali Bongo a été déclaré vainqueur avec 49,85% des voix, contre 48,16% pour son challenger, Jean Ping. Ce résultat est contesté par l'opposition 

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 05/09/2016 à 16h27